Depuis son arrestation, la procédure engagée à l’encontre de Ratko Mladic ne fait que s’accélérer. Le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de la Haye, où l’ex-chef militaire des Serbes de Bosnie est incarcéré depuis mardi, a annoncé mercredi qu’une première comparution aurait lieu le 3 juin.
Mladic répondra de 11 chefs d’accusation
Le TPIY a en outre présenté une nouvelle version de l'acte d'accusation, clarifiée. Selon le texte, Ratko Mladic est désormais visé par 11 chefs d'accusation, au lieu des 15 initiaux. L’ancien militaire, âgé de 69 ans, devra ainsi répondre de deux génocides ainsi que de "persécutions, extermination, meurtre, déportation, actes inhumains, actes de violences, attaques illégales et prise d'otages". L’ensemble de ces chefs d’accusation est constitutif de cinq crimes contre l'humanité et de quatre crimes de guerre.
Initialement accusé de génocide et de complicité de génocide, Ratko Mladic est désormais accusé de deux génocides, commis lors du massacre de Srebrenica et dans des municipalités au début de la guerre de Bosnie (1992-1995).
Le TPIY "préoccupé" par la santé de Mladic
Pour l’heure, Me Milos Saljic, l'avocat de l’ancien chef de guerre, n’a pas précisé si son client plaiderait coupable ou non coupable. S'il le souhaite, il pourra bénéficier d'un délai de 30 jours avant que la question ne lui soit à nouveau posée.
S'il plaide coupable de tous les chefs d'accusation, son procès n'aura pas lieu et le tribunal prononcera une peine. Le bureau du procureur du TPIY n'a pas exclu une de joindre partiellement le procès de Ratko Mladic à celui de Radovan Karadzic, qui avait débuté en octobre 2009. Les deux hommes sont en effet accusés des mêmes crimes.
Jugé sain d'esprit, "il a été très coopératif"
Par ailleurs, le TPIY a indiqué mercredi dans la matinée "prendre très au sérieux" l’état de santé de Ratko Mladic, sans toutefois apporter de précisions sur le sujet. Mardi, l’avocat de l’ancien militaire avait insisté sur la fragilité mentale de son client. Mais la justice serbe l’avait jugé "physiquement apte", selon un rapport médical, à répondre de génocide devant une cour.
Une bonne santé qu'a confirmé le TPIY mercredi, en précisant qu'il avait "été très coopératif, (...) vraiment attentif et écoutait toutes les informations qu'on lui donnait", dixit le greffier du tribunal. "Nous n'avons eu aucun problème à nous comprendre", a-t-il ajouté.