Le plus lourd bilan depuis 2009. A Gaza, cinq activistes de plus ont péri sous les bombardements israéliens, samedi, au lendemain de la mort d'un chef palestinien à laquelle des groupes armés ont riposté en tirant quelque 100 tirs de roquettes contre Israël.
Samedi matin, détonations et tirs de roquette fusaient entre la bande de Gaza et le sud d'Israël. L'élimination du chef d'un groupe radical palestinien, visé vendredi par un raid aérien israélien, a déclenché un nouveau cycle de violence. Au total, 15 Gazaouis ont été tués et 26 autres blessés, dont cinq grièvement, depuis vendredi après-midi. C'est le bilan quotidien le plus meurtrier à Gaza depuis l'offensive israélienne "Plomb Durci" durant l'hiver 2008-2009. Côté israëlien, les médias rapportent six blessés dont un Thaïlandais grièvement touché.
"Cette opération dans la bande (de Gaza) est encore loin d'être terminée", a prévenu samedi le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, lors d'un déplacement dans le sud d'Israël, où un demi-million de personnes ont été invitées à rester chez eux. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a confirmé que l'Etat hébreu "continuerait à frapper tous ceux qui envisagent d'attaquer des citoyens israéliens".
Inquiétude internationale : "tout mettre en œuvre pour un retour au calme"
Nabil Abou Rdainah, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a imputé cette flambée de violences à Israël et a réclamé une intervention de la communauté internationale. Mahmoud Abbas a appelé les deux parties à la retenue et a accusé Israël d'être responsable de la "dégradation" de la situation tout en exhortant les militants palestiniens d'éviter une escalade de la violence susceptible de nuire aux pourparlers en vue de la création d'un Etat palestinien.
L'Egypte, premier pays arabe à avoir conclu la paix avec Israël, a lancé un appel similaire. "L'Egypte entreprend actuellement des efforts (...) en faveur d'un arrêt immédiat de cette escalade israélienne pour que cesse de couler le sang de nos frères", a dit le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, cité par l'agence de presse Mena.
Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, a exprimé son inquiétude et a exhorté "toutes les parties à rétablir le calme".
Les Etats-Unis se sont dit "profondément préoccupés", samedi, par ce regain de violence dans le sud d'Israël. Ils ont "condamné" les tirs de roquettes de Gaza vers l'Etat hébreu. "Nous appelons les deux parties à tout mettre en œuvre pour que le calme revienne", a indiqué Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat dans un communiqué.