Référendum en Ukraine :"je ne veux pas faire partie de la Russie"

Les séparatistes pro-russes ont annoncé la victoire du "oui" avec plus de 89% à Donetsk.
Les séparatistes pro-russes ont annoncé la victoire du "oui" avec plus de 89% à Donetsk. © REUTERS/Maxim Zmeyev
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et Gwendoline Debono , modifié à
REPORTAGE - Les séparatistes pro-Russes ont annoncé la victoire du "oui" avec 89% à Donetsk. Qu'en pensent les autres ?

 Référendum. Au lendemain du référendum organisé dans le bassin du Donbass, à l'est de l'Ukraine, les séparatistes pro-russes crient victoire. Pour la région de Donetsk, l'une des deux provinces concernées par le vote de dimanche, "89,07% ont voté pour et 10,19% contre. Cela peut être considéré comme le résultat définitif", a déclaré Roman Liaguine, chef de la commission électorale des rebelles. Mais au sein de la population, d'autres voix s'élèvent et disent leur inquiétude.  

"A la Russe". "Kiev, c'est la capitale de l'Ukraine, ce n'est plus chez nous. Qu’ils se débrouillent avec leur problème !", s’est réjoui Mikhaïl, habitant de Donetsk, dès l'annonce des résultats, au micro d'Europe 1. "Maintenant, je voudrais qu'on prononce mon prénom à la russe", poursuit-il. "On veut changer de passeport", renchérit une femme. Autour d'elle, une famille scande avec ferveur le choix de leur nouvelle nationalité : "Russe, russe !". "Vladimir Poutine président !" ajoute le père. 

Des habitants de Donetsk tendent leurs passeports ukrainiens pour aller voter.

© REUTERS/Sergei Karpukhin

Exil des Ukrainiens ? Si tous ne manifestent pas autant leur patriotisme russe, d'autres sont au contraire catastrophés. C'est le cas d'Anna, qui envisage carrément l'exil. "C'est horrible, j'ai vraiment peur, je ne veux pas faire partie de la Russie. Je suis Ukrainienne, née en Ukraine, je veux vivre en Ukraine. Je vais sans doute déménager à l'Ouest", confie-t-elle, expliquant craindre des représailles. "J'ai un drapeau ukrainien chez moi, je vais l'enlever parce que j'ai peur qu'on vienne le décrocher. C'est un cauchemar. Si c'est une nouvelle Crimée, je n'ai plus ma place ici". 

Ce que craignent Kiev et les Occidentaux. Ces derniers redoutent de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie, plongeant l'Occident et la Russie dans leur pire crise depuis la fin de la Guerre froide.

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