Le PDG de Renault Carlos Ghosn a déclaré vendredi que son groupe souffrirait "évidemment" en cas de représailles en Turquie après le vote par le Parlement français d'une loi réprimant la négation du génocide arménien, mais il ne s'attend pas à de telles mesures. Interrogé par France 24 sur d'éventuelles représailles de la Turquie contre des entreprises françaises, Carlos Ghosn a déclaré: "Je ne m'y attends pas", mais il a répondu "évidemment" à la question de savoir si son groupe souffrirait en cas de mesures de rétorsion.
"Ce sont des sujets qui dépassent une entreprise, donc nous sommes prudents et nous observons", a souligné Carlos Ghosn, dans cet entretien qui doit être diffusé vendredi soir par la chaîne de télévision.
"Nous sommes en Turquie depuis 40 ans. Nous avons des partenaires turcs, nous avons une très belle histoire en Turquie, nous avons investi en Turquie, nous créons des emplois en Turquie", a-t-il poursuivi. "La Turquie est un pays très compétitif, nous y sommes très bien".
Après l'Assemblée nationale le 22 décembre, le Sénat français a voté lundi une proposition de loi réprimant la négation des génocides reconnus par la France, dont celui des Arméniens dans l'empire ottoman en 1915-17. Le vote en France a provoqué la colère de la Turquie, qui ne reconnaît pas la caractère génocidaire des massacres d'Arméniens survenus en Anatolie --les Arméniens parlent de 1,5 million de morts, Ankara de 500.000 tués-- et qui a annoncé des mesures de rétorsion contre la France.