Le traitement sécuritaire et la brutalité de la répression au Tibet conduisent à une impasse, a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, à l'intention de la Chine, en déplorant les récentes immolations de moines et nonnes. "Cet acte terrible en dit long sur le désespoir de la population tibétaine dans une négociation bloquée", a relevé le ministre devant l'Assemblée nationale.
"Nous disons très clairement aux autorités chinoises que le traitement sécuritaire actuel et la brutalité de la répression conduisent à une impasse. Seul le dialogue pourra permettre de parvenir à une solution durable", a-t-il ajouté. Selon lui, la France agit "dans deux directions: le soutien aux associations tibétaines dans le cadre d'un partenariat concret avec la société civile et les ONG mais aussi la mobilisation de nos partenaires européens car l'unité de la position de l'Union européenne est très importante dans le dialogue sur les droits de l'homme que nous conduisons avec ce pays. De nouvelles démarches seront faites en ce sens", a-t-il précisé.
Le gouvernement du Tibet en exil (en Inde) a officiellement appelé les Tibétains de Chine à ne pas célébrer cette année le Losar, nom du nouvel an tibétain qui a commencé mercredi cette année. Cette fête bouddhique est l'une des plus importantes au Tibet. Au moins 22 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire en moins d'un an dans les zones tibétaines chinoises.