INFO E1. C'est la fin d'un long calvaire pour Stéphane Morello. Bloqué depuis quatre ans au Qatar par le comité olympique de l’Emirat, cet entraîneur de football vient enfin d'obtenir un "exit visa". Ce sésame va enfin l'autoriser à quitter le territoire qatari, a appris Europe 1 auprès de son avocat, Frank Berton. Son retour n'est donc désormais plus qu'une question de jours, selon son conseil.
Un bras de fer de quatre ans avec son employeur. Stéphane Morello, coach de 52 ans, est arrivé au Qatar en 2007. Objectif : faire fortune grâce à son savoir-faire footballistique à la française dans ce nouvel eldorado du ballon rond. Mais son contrat avec le Comité nationale olympique, dirigé par le président du PSG, l'émir Bin Hamad al-Thani, a été rompu unilatéralement. C'est ainsi que son visa de sortie, soumis au bon vouloir de l'employeur "sponsorisant" son séjour, a été suspendu.
"Je suis en contrat avec le Comité olympique qatari. Mais ils refusent de me donner une autre mission. J’ai d’abord réclamé mon salaire de 2009 à 2010, qui ne m’était plus versé. Puis, j’ai fini par démissionner, pour obtenir un 'exit visa, ou afin de pouvoir travailler dans une autre entreprise. J’ai aussi porté plainte", expliquait-il au site rue89 en avril dernier. Débouté en février dernier, l'homme demandait al'ors à être indemnisé de ses "trois ans de captivité", entre 2010 et 2013.
Un footballeur franco-algérien aussi libéré. L'avocat de l'entraîneur, le ténor du barreau Frank Berton, assure également la défense de trois autres Français vivant une situation similaire. L'un d'eux, le footballeur franco-algérien Zahir Belounis, lui aussi bloqué au Qatar depuis 2007, devrait également être bientôt libéré. Il n'attend plus que ses papiers. Il pourrait les récupérer dès lundi, selon l'ambassade de France qui lui a fait savoir que son dossier était en bonne voie : "On m'a dit que la semaine prochaine, il y avait de fortes chances que je sois en France. Mais je ne serai pas complètement serein tant que je ne serai pas dans l'avion. C'est une sensation qu'on ne peut pas encore apprécier à 100%, parce que je sors d'un cauchemar."
>> Zahir Belounis témoignait sur Europe 1, le 18 octobre dernier :
Si leur dossier a avancé si vite c'est parce que les deux hommes ont renoncé officiellement à leurs salaires impayés, une forme de chantage disent-ils. De son côté, leur avocat Franck Beron a menacé de déposer plainte contre l'émir du Qatar pour séquestration et escroquerie.
Deux chefs d'entreprises toujours retenus. Jean-Pierre Marongiu, chef d’entreprise de 53 ans, a été quant à lui spolié par un associé qatarien. Accusé d’escroquerie et de tentative d’évasion, il a été incarcéré et a entamé une grève de la faim il y a deux semaines. Enfin, Nasser Al Awartani, un homme d’affaires franco-jordanien, est retenu dans le pays par son ancien associé en raison d’un différend financier. Si rien ne bouge avant la semaine prochaine, l’avocat lillois Franck Berton, qui avait déjà défendu Florence Cassez, envisage un dépôt de plainte contre les plus hauts dirigeants de l’Émirat.
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