France 3 pourra-t-elle diffuser le docu-fiction sur le crash du vol Rio-Paris mercredi soir ? La décision de la juge des référés parisienne est attendue mercredi à 14h30. Censé être diffusé dans l'émission Pièces à conviction à 23h10, ce docu-fiction retrace les toutes dernières secondes du vol AF447, trois mois avant la publication du rapport final sur les causes de l'accident du bureau d'enquête et d'analyses (BEA).
Plusieurs familles de victimes ont doncréclamé la "suspension" de l'émission tant que les résultats de l'enquête ne sont pas communiqués. Selon les avocats des familles de victimes, le docu-fiction intitulé Vol AF 447 Rio/Paris: les raisons d'un crash développe la thèse selon laquelle la réaction des pilotes est en cause dans cet accident.
"Attendre le résultat" de l'enquête
"Quelques journalistes ont décidé urbi et orbi qu'il n'était pas nécessaire d'attendre le résultat de ces investigations", a dénoncé mardi Me Alain Jakubowicz qui défend l'Association Entraide et solidarité AF447, ainsi que les familles des deux pilotes. "Mais nous refusons qu'une vérité prétendument judiciaire soit énoncée par anticipation !", s'est-il exclamé.
Selon lui, la piste du givrage des sondes de vitesse Pitot est rapidement écartée pour se focaliser sur les manœuvres du copilote, aux commandes, qui ne cesse de tirer sur le manche au lieu de pousser. "On désigne à la vindicte deux pilotes qui n'ont plus la possibilité de se défendre", s'est indigné Me Jakubowicz, avant d'assurer que "si ce sont les pilotes qui sont responsables, nous accepterons ce verdict".
"L'émission fait la part des choses"
"Personne ne peut se prétendre gardien de la vérité dans cette affaire", a de son côté estimé Me Thierry Lévy pour France Télévision. Et puis, a-t-il ajouté, "on nous dit que les pilotes sont accablés" dans cette reconstitution, mais "c'est une affirmation tout à fait fantaisiste", qui ne tient qu'à "un commentaire de presse". Selon lui, "l'émission fait la part des choses".
En attendant la décision de justice, mercredi, la chaîne publique ne souhaite pas faire de commentaire. Et si elle est interdite de diffuser le documentaire ? "On verra demain", répond une source interne à Europe1.fr.