Le parquet de Rome a demandé jeudi le renvoi en justice de l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi dans l'affaire Mediatrade ainsi que de 11 autres personnes, dont son fils Pier Silvio, pour fraude fiscale, selon des sources judiciaires citées par les médias. Parmi les personnes pour lesquelles le parquet a demandé le renvoi en justice figure aussi Franck Agrama, un producteur américain, considéré comme un associé occulte de Silvio Berlusconi.
L'enquête du parquet de la capitale italienne s'inscrit dans le cadre d'un procès plus large qui se tient à Milan, dans le nord du pays, sur la vente et l'achat de droits de retransmission télévisée par les trois chaînes du groupe Mediaset, propriété de la famille Berlusconi. Les magistrats de Rome s'intéressent uniquement aux exercices 2003 et 2004 pendant lesquels Mediatrade-RTI (Reti televisive italiane), filiale à 100% de Mediaset, avait son siège dans la capitale italienne et y effectuait ses déclarations d'impôts.
Selon le parquet de Milan, le groupe de M. Berlusconi aurait artificiellement gonflé le prix de droits de rediffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à Mediaset. Grâce à ce mécanisme, le groupe aurait réussi à constituer des caisses noires à l'étranger et à réduire en Italie ses bénéfices afin de payer moins d'impôts.