L'INFO. La sentence est tombée. L'ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi a été condamné lundi à sept ans de prison dans le cadre du procès du scandale sexuel Rubygate. Il a également écopé d'une peine d'inéligibilité à vie. Ces condamnations ne seront effectives qu'une fois que l'accusé aura exercé tous les recours possible (en appel, en Cassation etc). Silvio Berlusconi a déjà déclaré qu'il allait "résister".
Abus de pouvoir et prostitution. Silvio Berlusconi était jugé par le tribunal de Milan dans le procès Rubygate, où il est accusé d'abus de pouvoir et prostitution de mineure. Après plus de deux ans de procès, l'audience consacrée à la décision sur le verdict avait débuté peu après 9h30 notamment avec le dépôt par la défense du Cavaliere d'un ultime "mémo" contenant ses arguments. Très vite, les trois magistrates qui ont décidé du sort du magnat s'étaient enfermées en "chambre du conseil" pour délibérer.
Au terme de près de sept heures de délibérations, la juge Turri a souligné que Silvio Berlusconi a été condamné pour "abus de pouvoir sous la contrainte", durcissant sensiblement la peine requise par le parquet qui avait demandé "une peine de base" de 5 ans pour abus de pouvoir et un an de plus pour prostitution de mineure.
Applaudissements et chants. Un petit groupe d'une dizaine de manifestants a applaudi la condamnation avec des cris de joie et certains ont même entonné l'hymne italien.
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Silvio Berlusconi entend "résister". Silvio Berlusconi, a fustigé lundi "un verdict violent" et déclaré qu'il "résisterait à la persécution", dans une déclaration écrite. "Je suis absolument innocent", avait simplement affirmé le Cavaliere dans un premier temps. Tout en affirmant qu'il s'attendait à une peine de cette ampleur, l'un de ses avocats vedettes du Cavaliere a, lui, parlé de "verdict complètement déconnecté de la réalité" . La défense avait demandé son acquittement pur et simple.
Peut-il échapper à la prison ? Invité d'Europe1, mardi matin, Marc Lazar, spécialiste de l’Italie, estime que c'est tout à fait possible : "ces sanctions judiciaires vont être longues à appliquer, et quand il était Président du conseil, il a pris une disposition qui interdit la prison pour les gens de plus de 70 ans, or il en a 76... Donc, je ne crois pas qu'il ira en prison", juge-t-il.
Entamé en avril 2011, le procès tournait autour des dîners à l'ambiance débridée, décrites comme des "orgies" par le parquet de Milan, organisées au printemps 2010 dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, près de Milan : les fameuses soirées "bunga-bunga", auxquelles a participé, entre autres, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias "Ruby la voleuse de coeurs", qui avait 17 ans à l'époque.