INTERVIEW E1 - La présidente du Brésil, Dilma Roussef "peut tenir en laisse sa police et son armée pour éviter qu’elle tire dans le tas ce qui pourrait aggraver les choses", préconise Jean-Christophe Rufin, historien, écrivain et diplomate, invité mercredi d'Europe 1 matin alors que la contestation se poursuit. "La deuxième chose, ça va être sortir Lula de sa naphtaline. L’ex-président est malade, il a un cancer du larynx. C’est lui qui est vraiment écouté. Je pense qu’il faut qu’il intervienne et c’est ce qui va se passer directement ou indirectement dans les heures qui viennent", affirme Jean-Christophe Rufin.
Paradoxalement, c'est le parti des travailleurs, le PT au pouvoir, qui a favorisé l'émergence de cette classe moyenne. "L’expérience Lula au Brésil est différente de Chavez au Venezuela. Lula a mené une politique assez consensuelle, sans toucher à la structure libérale de l’économie brésilienne et en opérant une redistribution des richesses. Cette amélioration a conduit à des exigences nouvelles", décrypte Jean-Christophe Rufin.
Selon lui, ce mouvement "n'est pas articulé. C'est un mouvement très indigné avec des jeunes", explique Jean-Christophe Rufin. "Il y a des chances pour que tout se termine en bossa nova dans la rue ou ça peut déraper. C'est très difficile à dire", a-t-il conclu.