Le chef de la diplomatie russe était à Damas mardi pour rencontrer le président Bachar al-Assad.
A en croire les médias syriens, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été applaudi par la foule à son arrivée à Damas mardi. Quatre jours après le veto russe à une résolution du conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, le diplomate s’est rendu dans le pays pour discuter avec le président Bachar al-Assad, une rencontre "très utile" selon lui. Le chef de la diplomatie russe a affirmé que Bachar al-Assad lui avait promis de "faire cesser les violences d’où qu’elles viennent", au moment même où l’armée syrienne poursuit son pilonnage de la ville de Homs.
"Chaque dirigeant de chaque pays doit être conscient de sa part de responsabilité. Vous connaissez la vôtre", aurait lancé Sergueï Lavrov à Bachar al-Assad, selon des médias russes cités par le Washington Post. Pour le diplomate, "il est clair que les efforts pour faire cesser les violences doivent être accompagnés d’un dialogue entre toutes les forces politiques".
Mais la Russie peut-elle faire plus que prodiguer quelques conseils de façade ? Elle écoule énormément d'armes en Syrie et tient à garder le contrôle de son dernier port en Méditerranée. Sans parler de l'aversion du pays pour le soulèvement populaire.
L’opposition sceptique
La date du référendum sur une nouvelle constitution syrienne devrait être annoncée prochainement, a en outre affirmé Sergueï Lavrov. Le 10 janvier, Bachar al-Assad avait déclaré que ce référendum se tiendrait au début du mois de mars. La commission chargée de rédiger de texte a prévu de limiter le mandat présidentiel à deux septennats. Mais on ne sait pas si cette réforme s’appliquerait à Bachar al-Assad, dont le second mandat se termine en 2014.
Du côté de l’opposition, cette rencontre diplomatique est vue avec circonspection. "Les Russes n’ont montré aucun signe qu’ils se soucient des revendications du peuple syrien… Je pense qu’ils ne sont en Syrie que pour réaffirmer leur soutien" à Assad, a expliqué au Washington Post Dima Moussa, membre du Conseil national syrien, groupe d’opposition exilé.
Sergueï Lavrov a martelé mardi que la Russie voulait chercher une solution au conflit syrien en se basant sur l’initiative de la Ligue arabe. Mais celle-ci a suspendu sa mission d’observation la semaine dernière, dénonçant la recrudescence des violences.