L'INFO. L'accusation a requis la perpétuité mercredi contre Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide, vingt ans après le drame.
"Épurateur avant l'heure". L'avocat général Bruno Sturlese a demandé au jury de déclarer le capitaine Simbikangwa, qui nie les faits, coupable de "génocide" et non pour la seule complicité pour laquelle il était renvoyé devant la cour.
Au cours de son long réquisitoire, l'avocat général a fustigé un "épurateur d'avant l'heure" à "l'engagement radical, extrémiste", un "homme capable du pire" servant dans "la police politique, un service tout puissant qui fiche, qui rafle, qui torture", doublé d'un propagandiste de la frange dure du régime hutu faisant monter la haine anti-Tutsi avant même le génocide.
Contexte de tensions. Il avait aussi rappelé la dimension "historique à plus d'un titre de ce procès", le premier pour génocide en France et le premier lié au drame rwandais, dont le verdict tombera à quelques semaines des commémorations des 20 ans du génocide. Le procès se déroule dans un contexte où Kigali reproche à la France d'avoir soutenu le régime génocidaire hutu et protégé ses responsables.
Les avocats de la défense plaideront jeudi et le verdict est attendu vendredi, après les dernières déclarations de l'accusé.
EUROPE SOIR - Le premier procès en France du génocide rwandais
PORTRAIT - Rencontre avec les chasseurs de criminels
EXCEPTION - Cinq questions sur les procès filmés