En 1994, lorsque le génocide rwandais a commencé, Nicolas Poincaré, grand reporter, s’est rendu cinq fois dans différentes villes et régions du pays pour couvrir le pays. Alors que le Rwanda commémore lundi les 20 ans du massacre, le journaliste d’Europe 1, se souvient de ces gigantesques massacres organisés à heures fixes.
"Les gens se sont rassemblés dans les stades de football, mais aussi dans les églises", se souvient le journaliste. "Et les milices décidaient d’en terminer avec telle ou telle paroisse. Généralement, ils rameutaient toute la population locale histoire d’encercler la paroisse et que personne ne puisse s’en sortir. Et puis les milices, la gendarmerie arrivaient et donnaient l’assaut", détaille-t-il.
Nicolas Poincaré se souvient des grenades "lancées à l’intérieur des églises et puis il y avait aussi des miliciens avec des machettes". "Ceux qui avaient le plus de force et qui réussissaient à partir en courant se faisaient toujours rattraper puisque tout le monde, tout le village participait" au massacre, poursuit-il, précisant qu’"on a tué en 48 heures l’équivalent du parc des Princes".
Pour le grand reporter il y a des images qui ne s’oublient pas. Alors qu’il sort à peine de l’aéroport de Kigali, il voit "une femme et sa fille qui se font encerclées. On est obligés de s’éloigner un peu car les hommes avec des machettes nous menacent", se souvient-il.
"Là elles se font toutes deux tuées à la machette. La foule s’éloigne et on aperçoit les deux corps de la mère et de la fille et on se rend compte qu’elles ne se sont pas lâché la main", raconte Nicolas Poincaré, ajoutant : "c’est la première image que j’ai eue en arrivant au Rwanda".
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