Perpétuité requise. Pour Pascal Simbikangwa, les avocats généraux ont requis la perpétuité. Dépeint comme l’un des penseurs du génocide qui a provoqué la mort d’au moins 800.000 Tutsis rwandais, ce haut gradé est accusé de génocide et de crimes contre l’humanité. Des charges que l’ancien dignitaire, premier Rwandais à être jugé en France, continue de nier.
Cynisme. Pascal Simbikangwa a en effet assisté à ces six semaines d'audience sans avoir l'air d'être concerné, arborant parfois un sourire ironique. Ultime provocation, ce dernier a affirmé avoir appris l'existence du génocide en lisant un livre dix ans plus tard. Malgré ce silence, les rescapés et familles de victimes sont venus nombreux aux audiences.
Un rendez vous avec "leur" histoire. Des déclarations tenues devant de nombreux curieux d'origine rwandaise, qui ont rempli les bancs derrière les avocats des associations des droits de l'homme, constituées parties civiles. Pour ces hommes et ces femmes, impossible de louper ce rendez vous avec "leur" histoire, celle de leur pays d'origine. Venir était “essentiel”. Et pour certains, les audiences ont été particulièrement pénibles. A l’image de Lydie, seule rescapée d’une famille de 17 personnes. Mais pour elle, venir était essentiel : “c’est quelque chose que je dois transmettre et faire connaître”. Même sentiment pour Atete, venue par devoir de mémoire envers ses parents, qui ont fui le Rwanda avant sa naissance. “J’essaie de savoir la petite histoire de ma famille dans cette grande histoire du génocide”, confie cette femme de 35 ans. Avant de poursuivre : "Quand certains témoins parlent, on a des brins de vérité".
“C’est affligeant”. Le procès se termine aussi avec un regret : l’accusé n’a rien livré. Ce que déplore Alain, rescapé de Kigali : “Finalement, ils ont décidés d’aller jusqu’au bout du déni. Il dit qu’il n’a jamais vu un cadavre dans Kigali. C’est affligeant.”
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