Le groupe d'électronique et de défense Safran comparaîtra les 5, 6 et 7 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits présumés de corruption active au Nigeria, ont décidé lundi les magistrats de la 11e chambre à l'occasion d'une audience de fixation. C'est plus précisément l'électricien Sagem, fusionné en 2005 avec le motoriste aéronautique Snecma pour former Safran, qui est visé par les poursuites. L'entité est soupçonnée d'avoir, entre 2000 et 2003, corrompu des fonctionnaires nigérians dans le but de décrocher un juteux marché de production de cartes d'identité dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
L'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo avait affirmé en 2005 que des responsables de Sagem avaient versé en 2001 des pots-de-vin allant de 20.700 à 500.000 dollars (de 22.800 à 344.000 euros) pour remporter un contrat pour la production de 60 millions de cartes d'identité au Nigeria. Au total, le contrat portait sur un montant de 214 millions de dollars, soit 147 millions d'euros.