La ville de Kandahar, l'un des bastions talibans dans le sud de l'Afghanistan, a été samedi soir le théâtre d’une série d’attentats suicide meurtriers. Huit explosions ont fait 35 morts et 57 blessés dans la troisième ville du pays.
"Au total, 35 personnes ont été tuées, 13 policiers et 22 civils" et 57 personnes blessées, dont 17 policiers, a indiqué Zemarai Bashery, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Le gouverneur de la province, Turyalai Wisai, a demandé à l'armée de renforcer la sécurité autour de Kandahar pour prévenir toute nouvelle attaque.
Des attentats coordonnés
Les talibans ont revendiqué dimanche cette série d'attentats suicide par le biais de Yousuf Ahmadi, porte-parole des talibans. Il s’agit de l'une des attaques coordonnées les plus lourdes depuis le début de l'insurrection des talibans il y a plus de 8 ans.
La première explosion a eu lieu à 20h heure locale : une voiture piégée a visé la prison centrale de Kandahar et d'autres bâtiments gouvernementaux.
Cette attaque visait à libérer des prisonniers, dont des combattants talibans, a précisé porte-parole du ministère de l'Intérieur. Dimanche, la police a découvert des explosifs et des roquettes dans une maison proche de la prison, destinés à ouvrir les cellules.
Une autre explosion s'est produite tôt dimanche matin, près du bureau d'une entreprise de construction japonaise à Kandahar. Cinq employés ont été blessés, quatre Pakistanais et un Afghan.
La réponse talibane à l’offensive américaine
"C'était une réponse au général McChrystal". Le porte-parole régulier des talibans a lié ces attentats à la récente opération militaire d’envergure initié par les forces internationale. "Cela visait à saboter l'opération (militaire) et à montrer que nous pouvons frapper n'importe où, quand nous le voulons", a-t-il ajouté.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine visant à intensifier la lutte contre les talibans, l'Otan et l'armée ont lancé le 13 février l'opération Mushtarak (Ensemble, en dari) dans la province du Helmand, la plus vaste offensive depuis la chute des talibans en 2001. Kandahar doit justement être l'un des prochains objectifs de cette reconquête du territoire.
Le président Hamid Karzaï a condamné ces attentats, qualifiant leurs auteurs "d'ennemis de l'Islam et de l'Afghanistan".