Fidèle à sa ligne de conduite diplomatique, l'Iran a de nouveau répliqué aux pressions américaines en testant dimanche un missile de moyenne portée puis en annonçant avoir pour la première fois mis au point des barres de combustible nucléaire.
Ces deux annonces interviennent dans un contexte de vives tensions après plusieurs échanges musclés à propos du détroit d’Ormuz et l’annonce de nouvelles sanctions américaines.
Les Etats-Unis haussent le ton
Les provocations iraniennes surviennent en effet au lendemain de la promulgation par le président Barack Obama d'une nouvelle loi qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, notamment la Banque centrale.
Mahmoud Ahmadinejad a bien assuré que la Banque centrale iranienne réagirait avec "force" aux sanctions américaines et qu’elle pouvait faire face "aux pressions des ennemis". Mais ce nouveau train de sanctions a bel et bien malmené la monnaie iranienne. Le rial a en effet vu sa valeur de revente chuter : il faut désormais 16.000 rials pour acheter un dollar, alors que le taux officiel est de 11.000 rials pour un dollar.
L’Iran réplique une première fois
La réponse de l'Iran ne s’est pas fait attendre : l’armée a tiré dimanche matin un missile de moyenne portée sol-air lors de manœuvres navales près du stratégique détroit d'Ormuz, par où transite entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
Le missile, "conçu et fabriqué" en Iran, "est équipé de la technologie la plus récente pour combattre les cibles furtives et les systèmes intelligents qui tentent d'interrompre la trajectoire du missile", a précisé l’Iran.
Puis ravive les braises du dossier nucléaire
Deuxième acte de la riposte iranienne, le régime a annoncé avoir testé pour la première fois des barres de combustible nucléaire produites localement et requises pour les réacteurs nucléaires.
Une annonce qui n’est pas anodine puisque l'enrichissement d'uranium par l'Iran est au coeur du conflit avec la communauté internationale. Enrichi à 20%, l'uranium a un usage purement civil mais il peut être modifié et être utilisé pour la fabrication de l'arme atomique.
Ce nouvel avertissement s’inscrit dans la droite ligne de la diplomatie iranienne, qui ne cesse de souffler le chaud et le froid. Samedi, l'Iran avait en effet semblé faire un geste en direction des Occidentaux, laissant la porte ouverte à une reprise des négociations sur le nucléaire, suspendues depuis un an.