A vendre : complexe immobilier de vingt-deux étages en plein coeur de Londres avec vue imprenable sur Big Ben, mise à prix 250 millions de livres (315 millions d'euros). Signe particulier : siège actuel de Scotland Yard, la prestigieuse police britannique.
Un gouffre financier. C'est un immense bâtiment triangulaire qui s'étend sur 151 mètres le long de Victoria Street, une des rues les plus fréquentées la capitale, à deux pas de la grandiose abbaye de Westminster et du palais de Buckingham, résidence de la reine Elizabeth II. Vingt-deux étages, 56.000 m2, cette adresse, qui abrite la police londonienne depuis 1967, est officiellement à vendre depuis mardi. La raison ? Ce site, jugé vétuste, trop vaste et peu adapté à des conditions de travail modernes, est devenu au fil des années un véritable gouffre financier.
"C'est un immeuble des années 60", souligne Craig Mackey, un haut responsable de la police de la ville. "Si nous continuons à occuper le bâtiment, nous avons estimé qu'il nous faudra dépenser environ 50 millions de livres" pour le rénover. "Si nous ne faisons pas ces économies dans les coûts de fonctionnement, nous ne serons pas en mesure de financer une police comptant 32.000 agents", renchérit le maire-adjoint Stephen Greenhalgh, chargé des questions de sécurité dans la capitale.
Moderniser la police. La municipalité assure que les économies réalisées et la manne financière résultant de la vente permettront de moderniser les forces de police, d'équiper les agents avec du matériel dernier cri comme des gilets de protection avec des caméras embarquées ou des tablettes. A terme, il s'agit également de donner la possibilité aux agents de "passer plus de temps dans les quartiers et moins derrière leurs bureaux", a déclaré Stephen Greenhalgh. Une fois l'immeuble vendu, les "bobbies" devraient rejoindre en 2016 le Curtis Green, un bâtiment plus modeste situé sur le Victoria Embankment, au bord de la Tamise.
Le bâtiment remplacé par des appartements de luxe. Le bâtiment actuel sera "détruit, c'est quasiment certain", explique Simon Hodson, un responsable de Jones Lang LaSalle, le cabinet de conseils en immobilier d'entreprise recruté pour organiser la vente. A en croire Simon Hodson, le siège de Scotland Yard devrait rapidement trouver acquéreur, malgré les frais de démolition et de construction d'un nouvel ensemble qui devraient au moins doubler la facture. "Il y a un intérêt significatif dans le développement de projets de construction de logements de standing à Londres en raison de la stabilité économique et politique du pays", note-t-il.