Hugo Chavez, habitué des saillies anti-américaines, a encore fait des siennes, cette fois sur le ton de la blague. Sa nouvelle idée, proposer au poste d’ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela trois de ses "amis" américains. Le président vénézuélien a cité, devant ses ministres hilares, les noms de l’acteur Sean Penn, du réalisateur Oliver Stone, et de l’intellectuel de gauche Noam Chomsky. Trois personnalités qui ont plus ou moins flatté l’égo du leader vénézuélien.
Sean Penn, acteur engagé qui avait notamment pris position contre la guerre en Irak, avait qualifié Hugo Chavez de "personnage fascinant". Oliver Stone l’avait, lui, choisi comme héros de son documentaire sur la gauche latino-américaine, South of the Border. Noam Chomsky, pour sa part, s'était élevé contre l'engagement américain dans la guerre du Vietnam, dans les années 1960.
"Manque de respect"
Si Hugo Chavez se fend de ces suggestions sur le ton de la boutade, c'est parce que le Venezuela est actuellement sans ambassadeur américain. Le précédent en poste, Larry Palmer, avait déclaré, lors de son habilitation devant le Sénat, que les guérillas colombiennes étaient présentes au Venezuela, et que Cuba exerçait une influence sur les forces armées du Venezuela dont le moral était bas. Un "manque de respect", pour Chavez.
La situation s’est débloquée lundi, lorsque l’ambassadeur, source de tensions, est parti. Washington doit donc renommer un autre représentant. Derrière l’humour, se cachent donc des relations diplomatiques plus que tendues entre les Etats-Unis et le Venezuela.