Signe que la semaine est décisive pour le président russe, les journalistes d'Europe 1 et TF1 ont dû patienter de longues heures pour interviewer Vladimir Poutine face au ballet de conseillers et de ministres qui défilaient dans le bureau du dirigeant russe à Sotchi. Le programme et les déclarations de Vladimir Poutine doivent être réglées comme du papier à musique devant la semaine cruciale qui l'attend.
Mercredi, seul en Russie
Ce n’est pourtant pas une surprise pour Vladimir Poutine, qui se retrouve seul dans la ville olympique pendant que ses homologues se réunissent ailleurs en Europe. A l’orée de la crise ukrainienne, les puissances occidentales avaient mis en garde Vladimir Poutine : s’il ne fléchissait pas sa position, il serait hors de question de participer à un sommet du G8 en Russie. C’est désormais chose faite et Vladimir Poutine doit accuser le coup.
Ses anciens partenaires ont donc décidé de faire bande à part, à Varsovie d’abord puis à Bruxelles. S’afficher dans la capitale polonaise, sœur ennemi de Moscou et base arrière de l’OTAN en Europe, relève de l’affront délibéré contre la Russie. En compagnie d'une quarantaine de chefs d'Etat (mais pas celui de la Russie), Barack Obama y rencontre d'ailleurs le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko. Le président américain lui a d'ailleurs promis l'envoi de plus d'aide matérielle.
Jeudi, avec Hollande et Cameron en France
Le rendez-vous a été décalé à la toute dernière minute. Vladimir Poutine fera finalement face à David Cameron jeudi, à Paris, a annoncé Downing Street. Initialement prévue vendredi, en Normandie, cette rencontre sera l'occasion pour le président russe de discuter de la crise ukrainienne pour la première fois en face-à-face avec un dirigeant occidental.
Un peu plus tard dans la journée, François Hollande recevra Vladimir Poutine à l'Elysée. Cette journée sera donc un bel échauffement pour les commémorations du lendemain, en Normandie, où il devra faire face à son ennemi du moment, Barack Obama.
Vendredi, face à tous les autres en Normandie
Après cette journée à Paris, Vladimir Poutine se rendra en terrain miné aux commémorations du Débarquement en Normandie. Malgré les tensions, l’invitation du chef de l’Etat russe par la France a été maintenue. Pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne, le président russe devra affronter de visu le bloc occidental, avec Angela Merkel, David Cameron, Barack Obama et François Hollande.
Comme la France et le Royaume-Uni la veille, l’Allemagne va profiter de l’occasion pour s’entretenir en tête à tête avec la Russie. Pas question, en revanche, pour Barack Obama de discuter avec son homologue. "C’est son choix, je suis prêt au dialogue", a réagi Vladimir Poutine sur Europe 1, avant de tacler l’impérialisme américain. "Je suis sûr que je le verrai. Il sera là-bas", a laconiquement déclaré Barack Obama, à Varsovie mardi.
François Hollande doit d’ailleurs tordre le protocole dans tous les sens pour ne froisser ni le président américain, ni le président russe. Il dînera donc deux fois, avec chacun d’eux. Séparément.
Les tractations continueront jusqu’au dernier moment, pour provoquer la poignée de main attendue de tous les observateurs : celle entre Vladimir Poutine et Barack Obama.
POLÉMIQUE - Cérémonies du "D-Day" : la guerre des images
UKRAINE - La mémoire "sélective" de Poutine
ZOOM - Le FMI envisage une partition de l'Ukraine
ÉLECTION - Le "roi du chocolat" bientôt à la tête de l’Ukraine ?