Le président sénégalais sortant Abdoulaye Wade a reconnu dimanche soir sa défaite à l'élection présidentielle. Il a appelé son rival, Macky Sall, "pour le féliciter après les premières tendances qui le donnent vainqueur du second tour de la présidentielle", selon la télévision publique sénégalaise. Parti favori, Sall avait été rallié par toute l'opposition et une grande partie de la société civile.
Le président Nicolas Sarkozy a parlé lundi sur France Info d'"une très bonne nouvelle pour l'Afrique en général et pour le Sénégal en particulier". Le Sénégal, "un pays considérable d'Afrique", a été un "modèle de démocratie" et que "les choses se passent aussi dignement, il faut que Abdoulaye Wade "en soit félicité", a ajouté le président sortant.
Les résultats officiels attendus dans 2 ou 3 jours
Les premiers résultats officiels ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi, mais les chiffres bureau par bureau égrenés depuis la fermeture des bureaux de vote à 18 heures par les médias sénégalais donnaient Macky Sall en tête dans la plupart d'entre eux.
Avant même l'annonce de la victoire, des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche soir devant le siège de campagne à Dakar de Macky Sall. Aux cris de "Macky président", "Cette fois ça y est!" ou "On a gagné", ces partisans dansaient au son d'une musique rythmée poussée à fond par une puissante sonorisation. Des scènes de liesse similaires avaient lieu dans plusieurs quartiers de Dakar, y compris au cœur de la ville, Place de l'Indépendance, proche du palais présidentiel.
Macky Sall favori après le premier tour
Avant le vote de dimanche, Macky Sall avait dit espérer un score "autour de 70%". Mais il se montrait prudent, par crainte de fraudes organisées par le camp du président sortant. Candidat à sa propre succession, Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, abordait ce second tour dans une position relativement délicate. Arrivé en tête du premier tour du 26 février avec 34,81% des voix, c'est Macky Sall qui rassemblait le plus largement. Il a en effet obtenu le ralliement des douze candidats éliminés au premier tour qui avaient appelé à voter pour lui afin de barrer la route à Abdoulaye Wade dont ils jugeaient la candidature "anticonstitutionnelle" après deux mandats.
La campagne avait donné lieu à quelques incidents violents entre partisans des deux candidats, sans commune mesure toutefois avec les manifestations et les violences qui avaient précédé le premier tour du 26 février et avaient fait de six à 15 morts et au moins 150 blessés.
Au total, quelque 300 observateurs étrangers ont surveillé le vote, notamment de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union européenne (UE).