Du calme et de la transparence. C'est le message que les responsables politiques souhaitent voir appliqué dimanche au second tour de la présidentielle au Sénégal, qui oppose le chef de l'Etat sortant, Abdoulaye Wade et son ex-Premier ministre, Macky Sall. Ce dernier est favori après avoir reçu le soutien de l'ensemble de l'opposition et notamment celui du chanteur, Youssou Ndour.
Quelques incidents violents ont émaillé la campagne du second tour entre partisans des deux camps mais sans commune mesure avec les violences qui ont précédé le premier tour. "Les violences enregistrées durant la campagne électorale du second tour sont des alertes qu'il ne faut pas minimiser", a affirmé à la presse Doudou Ndir, président de la Commission électorale nationale autonome (Céna). D'où la nécessité selon lui de faire preuve "de la plus grande fermeté à l'égard de toute menace à l'ordre public qui surviendrait" dimanche.
Pas de déclaration avant "les résultats"
Sur le terrain, 18.000 membres de la Céna doivent être déployés dans le pays pour veiller au bon déroulement du scrutin. Le président de la Céna a en outre invité "les deux camps à s'abstenir de faire une quelconque déclaration prématurée sur les résultats".
L'ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, chef de la mission des observateurs de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a rencontré tous les acteurs impliqués dans le processus électoral, dont Macky Sall. Selon ses services, il a insisté auprès d'eux "pour qu'ils préservent la tradition et l'héritage démocratiques du Sénégal".
"Défaite inévitable"
Au total, quelque 300 observateurs étrangers, Africains et Européens, doiventsurveiller le vote, ce qui n'a pas empêché Macky Sall (26,5% au premier tour) d'appeler "à la vigilance" par crainte de fraudes organisées par son adversaire qu'il soupçonne de vouloir passer en force."La défaite du président Wade est inévitable, nous n'accepterons pas qu'il confisque les suffrages des Sénégalais", a-t-il déclaré vendredi au cours de son dernier meeting en banlieue de Dakar.
Lors de sa dernière tournée dans les quartiers de Dakar le même jour, Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 2000 et en tête au premier tour (34,81%) a, de son côté, affirmé que "l'élection sera transparente et exemplaire".
Sur le papier, si les appels à voter pour Macky Sall sont suivis, il peut l'emporter avec environ 60% des voix. Mais Abdoulaye Wade compte sur les abstentionnistes du premier tour (48,42%) qui avaient "eu peur de sortir" après des violences, mais sont "nos militants et sympathisants". Il a affirmé qu'il lui fallait encore "trois ans" pour achever ses "projets", alors que le nouveau mandat présidentiel est de sept ans.