Les dernières nouvelles de Serge Lazarevic ont été données par Thierry Dol, l’un des ex-otages d’Arlit, qui assure l’avoir croisé peu avant sa libération. Âgé de 50 ans, ce Franco-Serbe est le dernier otage français détenu dans le monde, après l’annonce mardi de la mort de Gilberto Rodrigres Leal, enlevé au Mali en 2012, et la libération des quatre journalistes retenus en Syrie le week-end dernier.
Ils étaient en voyage d’affaires. Serge Lazarevic a été enlevé le 24 novembre 2011 au Mali, en compagnie de Philippe Verdon, retrouvé mort, tué d’une balle dans la tête, en juillet 2013. Les deux hommes, qui étaient en voyage d’affaires, séjournaient dans un petit hôtel de Hombori, au nord du pays. L’enlèvement avait ensuite été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Serge Lazarevic serait aujourd'hui toujours détenu par le même chef rebelle qui a fait assassiner en novembre en Kidal deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Décrit comme un colosse de 1,98 mètre et 120 kilos au moment de son enlèvement, Serge Lazarevic prospectait avec Philippe Verdon dans la région en vue d’y construire une cimenterie, selon le comité de soutien. Après avoir dirigé un temps une entreprise de sécurité à Paris, Serge Lazarevic a travaillé comme chef de chantier dans le secteur de la construction.
Présentés comme des agents français. Mais au moment de l’enlèvement des deux hommes, Aqmi les avait présentés comme des agents du renseignement français. Le président de leur comité de soutien, Pascal Lupart, est un ancien membre des forces spéciales. Les médias ont aussi évoqué un passé d’aventurier africain de Philippe Verdon au Soudan, à Madagascar et aux Comores, où il aurait notamment côtoyé le mercenaire Bob Denard, ce qu’a démenti sa famille. Quelques mois après le rapt, la famille de Serge Lazarevic avait reçu une preuve de vie, une vidéo transmise par les ravisseurs.
Fin octobre, Thierry Dol, ex-otage d’Arlit et salarié d’Areva, tout juste libéré après trois ans de détention au Sahel, avec trois compagnons d'infortune, avait affirmé à la fille de Serge Lazarevic qu’il l’avait croisé pendant sa captivité. Il l’avait alors "trouvé plutôt en bonne santé", avait confié Diane Lazarevic sur Europe 1.
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Sa fille accuse le gouvernement. A l’époque, la jeune femme s’était aussi emportée contre les autorités françaises, accusées de lui avoir menti : "le gouvernement […] m’a assuré il y a deux mois que s’il y avait libération, il y aurait libération des otages d’Areva et de mon père, le négociateur en place négociait pour les cinq", avait-elle lancé, laissant entendre que l’entreprise française avait probablement payé une rançon pour la libération de ses otages. Et que sans le soutien d’un tel groupe, son père était "un anonyme", oublié du gouvernement.
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Interrogé dimanche sur le cas de Serge Lazarevic, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, s’est montré peu disert au micro d'Europe 1, assurant simplement : "il y a un certain nombre d’éléments et nous nous en occupons activement".
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