On ne sait rien de lui, mais ses motivations sont claires. Un expéditeur anonyme a envoyé les coordonnées de 170.000 personnes employées par Shell à des groupes de pression spécialisés sur l'environnement et les droits de l'homme. Il affirme représenter des employés mécontents des pratiques de la compagnie, affirme vendredi le Financial Times.
Cette base de données, envoyée par mail à des groupes comme Greenpeace, comprend les noms et numéros de téléphone de l'ensemble des employés du groupe pétrolier anglo-néerlandais, et de sous-traitants, parfois avec le numéro de téléphone du domicile, selon le journal.
Shell critiqué au Nigeria
L'expéditeur affirme être un groupe de "116 employés de Shell inquiets, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas" qui appellent à "une révolution paisible" dans l'entreprise. Les données s'accompagnent d'une note expliquant les torts que causerait le groupe par ses opérations au Nigeria.
En 2009, la compagnie pétrolière a été accusée d'avoir versé 15,5 millions de dollars pour régler le litige sur sa complicité présumée dans l'exécution d'un militant écologiste. Et les tensions sont toujours très vives dans le sud du pays entre le groupe et les rebelles.
Shell a confirmé au journal l'authenticité de ces données, tout en estimant que leur divulgation ne pose pas de problème de sécurité car elles ne comprennent pas d'adresses de domicile. Shell a indiqué qu'il menait une enquête, mais ne croyait pas à la thèse d'un envoi par des membres du personnel mécontents.
Vengeance d’un ancien employé ?
L'expéditeur prévient d'une possible montée en puissance des actions, avec des campagnes auprès des médias et des investisseurs. Il revendique notamment que des membres d'organisations non-gouvernementales soient embaucher dans certains grands groupes pour contribuer à y améliorer les pratiques.
Le mail indique que les expéditeurs veulent rester anonymes, "ayant des familles à nourrir, vêtir et protéger, et ayant désespérément besoin de garder leur emploi". Selon le Financial Time, les données ont environ six mois, ce qui pourrait signifier qu'elles ont été emportées par un ancien employé. Shell a supprimé 5.000 emplois l'an dernier et a annoncé 1.000 nouvelles suppressions pour cette année.