L’INFO. Il est sorti de son silence. Edward Snowden, l’ex-consultant du renseignement américain à l’origine des révélations sur les programmes d’espionnage de la NSA, s’est fendu lundi d’une déclaration postée sur le site de WikiLeaks. L’informaticien, toujours bloqué dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou, accuse Barack Obama de faire pression sur les pays auprès desquels il a demandé l’asile politique. Au total, Edward Snowden a déposé des demandes d’asile politique dans 21 pays, dont la Russie et l’Équateur.
"Pression" sur les pays. Dans ce court communiqué, Edward Snowden rappelle : "jeudi, le président Obama a déclaré à la face du monde qu’il ne permettrait aucune ‘manigance ou marchandage’ diplomatique à mon sujet". "Cependant, on apprend maintenant qu’après avoir promis de ne pas agir de cette manière, le président a donné l’ordre à son vice-président de faire pression sur les dirigeants des pays auprès de qui j’ai demandé une protection pour rejeter mes demandes d’asile politique", poursuit l’ancien consultant, faisant référence à l’entretien ce week-end entre le vice-président Joe Biden et le président équatorien, Rafael Correa. Ce dernier a affirmé que Joe Biden lui avait demandé de rejeter la demande d’Edward Snowden.
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Obama, coupable de "tromperie"... Pour Edward Snowden, Barack Obama est donc coupable de "tromperie" et de vouloir appliquer une "sanction illégale" de l’exil. "Ce sont là de vieux et mauvais instruments d’agression politique", attaque l’informaticien, pour qui "le but est de faire peur, non à moi, mais à ceux qui voudraient me suivre". "Bien que je n’aie pas été condamné, [l’administration Obama] a révoqué unilatéralement mon passeport, faisant de moi un apatride", dénonce Edward Snowden, assurant qu’il ne "renonce pas à [ses] convictions".
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… Et l'Équateur, "exemple pour le monde". Dans un autre courrier, rédigé en espagnol, Edward Snowden a par ailleurs remercié lundi l’Équateur pour son soutien. "Le courage de l’Équateur et de son peuple est un exemple pour le monde", déclare-t-il au président Rafael Correa, qui a garanti sa protection quand il a quitté Hong Kong il y a huit jours. "Grâce au soutien continu de votre gouvernement, je reste libre de publier toute information qui sert l’intérêt public", écrit encore Edward Snowden. Lundi, Rafael Correa a commenté la demande d’asile déposée par l’informaticien auprès de la Russie, estimant qu’elle pourrait "régler définitivement son cas". Tout en précisant que son pays n’envisageait pas encore de se retirer du dossier.