Être figurant n’est pas limité au seul cinéma. En Chine, c’est même devenu une habitude dans le monde des affaires. De nombreuses entreprises emploient en effet des Occidentaux de type caucasien pour qu’ils se fassent passer pour leurs employés ou pour des partenaires commerciaux.
La technique est employée lors de rendez-vous pour conclure un contrat avec une compagnie étrangère ou lors de colloques. "L’homme blanc en cravate", "l’homme blanc à la fenêtre", ou plus simplement "le figurant" n’a alors qu’une seule mission : faire bonne figure, un objectif pas anodin dans un pays où l’apparence joue un grand rôle.
1.000 $/mois pour avoir l’air d’un businessman
"J’ai sorti des phrases comme ‘Oui, nous avons beaucoup de pétrole en Ecosse’. Je ne savais pas quoi dire, j’étais un peu nerveux. Nous étions les invités d’honneur du vice-maire de la ville, logés dans un bel hôtel. C’était plutôt chic", a témoigné Vicky Mohieddeen sur CNN.
Cette jeune Ecossaise, qui ne connaît rien au secteur pétrolier, a pourtant été employée en 2008 par une entreprise chinoise pour participer à une conférence sur l’exploitation pétrolière. Cette firme lui a confié le rôle d’une baronne du pétrole, en affaire avec la Chine, afin de montrer sa puissance et son ouverture à l’international.
"J’étais censé me féliciter d’une collaboration longue de 10 ans", a témoigné sur CNN un autre figurant, employé pour faire semblant d’être le vice-président d’une entreprise italienne.
Avoir un employé blanc, un symbole de réussite
D’autres sont même employés pour une journée, afin de traîner dans le hall d’entrée de l’entreprise lorsque celle-ci doit recevoir des partenaires commerciaux et signer des contrats.
Ces très étranges contrats n’ont qu’un seul but pour les entreprises : montrer son meilleur visage et ne pas perdre la face. Car la Chine est un pays de représentation où l’apparence peut compter autant que la réalité des faits.
"En Chine, on considère que l’apparence est plus importante que la vie elle-même", analyse Zhang Haihua pour CNN. Cet auteur d’ouvrages sur la culture chinoise poursuit : "Ainsi, lorsqu’ils veulent vraiment impressionner quelqu’un, ils sont capables de mettre en scène un étranger".