Somalie : des soldats de l’Union Africaine accusés de viol

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avec AFP
CRIMES DE GUERRE - Human Rights Watch accuse les soldats de la force de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) de viols et d’abus de pouvoir auprès des populations.

Un système organisé. Des viols, des abus de pouvoir. C’est ce dont l’AMISOM -la force armée de l’Union Africaine chargée de lutter contre les shebab en Somalie - est accusée. 10 cas séparés ont été recensés par Human Rights Watch dans son rapport intitulé "Le pouvoir que ces hommes ont sur nous".

Une enquête difficile et délicate. Au-delà du drame, c’est tout un système que l’ONG dénonce. Un système qui, selon Gauri Van Gulik, défenseur des droits des femmes pour l’ONG, "a forcément nécessité l’accord d’officiers de haut niveau pour fonctionner". En effet, si Human Rights Watch concède que l’enquête s’est révélée "difficile et délicate" et qu’ils ne peuvent avancer un chiffre précis, "il est indéniable que ces viols et ces abus ont une dimension systémique".

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Des badges de l’AMISOM pour rentrer dans le camp. Et pour cause, comme l’explique la porte-parole de l’association, "les femmes violées par des soldats ougandais et burundais dans les camps de l’AMISOM étaient rabattus par des traducteurs somaliens qui les sélectionnaient. Elles se rendaient ensuite au camp où elles pensaient recevoir des médicaments et de la nourriture." De plus, elles entraient sans problème dans ces camps pourtant bien gardés ou les allées et venues sont étroitement surveillées. "Or, deux des femmes que nous avons interrogées avaient même des badges de l’AMISOM pour rentrer dans le camp", conclut-elle.

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Le rapport cite plusieurs cas, comme celui de Qamar R., 15 ans, qui s’est rendue dans la base burundaise de X Control pour obtenir des médicaments pour sa mère. Un interprète lui a alors conseillé de suivre deux soldats burundais qui la mèneraient à la pharmacie, mais tandis que l’un montait la garde, l’autre l’a violée : "il m’a arraché mon hijab et m’a attaquée". Son complice lui a ensuite donné 10 dollars en lui demandant de revenir la voir.

Contactés par l’ONG, l’AMISOM et l’Union Africaine n’ont pas encore lancé d’enquête.