Somalie : l’agent français raconte son évasion

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ce Français a profité de la nuit et du sommeil de ses ravisseurs pour fuir "en souplesse". Il est arrivé jeudi à la mi-journée à Paris.

Evasion avec violence, versement d’une rançon : pendant plusieurs heures mercredi, divers scénarios ont circulépour expliquer la libération de l’un des deux agents français enlevés le 14 juillet dernier en Somalie. Au micro de la BBC, l’homme, qui est rentré à Paris jeudi à la mi-journée, donne sa version des faits, celle d’une évasion "en souplesse", mardi soir, peu avant minuit.

Ecoutez un extrait du témoignage de celui qui est présenté sous l'identité de Marc Aubrière, recueilli par la BBC :

"J’ai profité du fait que [mes ravisseurs] étaient endormis, je suis passé au milieu d’eux pendant qu’ils dormaient (…) Je n’ai blessé personne, je n’ai tué personne. Et après j’ai marché au travers de Mogadiscio. Ça a pris à peu près 5 heures", raconte l’agent français qui est apparu les traits tirés.

Une fuite digne des meilleurs films d’espionnage : "Je me guidais avec les étoiles, la nuit est déserte. Les seuls hommes que l'on croise sont armés. On m'a tiré dessus. J'ai couru, je me suis caché. Par chance on m'a raté", précise Marc Aubrière. "Si j'avais tiré un coup de feu, d'autres gardes m'auraient descendu", avait-il ajouté sur RFI.

Cette version confirme celle des autorités françaises qui ont assuré que l'évasion s'était déroulée sans violence. La police somalienne avait déclaré qu'il avait tué trois de ses geôliers, du mouvement Al Shebab, lors de son évasion. Paris a aussi nié le versement d’une rançon, pourtant évoquée par "une source gouvernementale somalienne".

"J’ai été bien traité, il n’y a pas eu de pression, ni de violence. Je suis content d’être libre mais je me fais du souci pour mon collègue qui est toujours pris en otage", a encore expliqué Marc Aubrière. Il participait avec son compatriote à une mission de préparation "d'un groupe pour assurer la sécurité du président somalien", selon le gouvernement français. Les deux hommes ont été enlevés ensemble mais auraient rapidement été séparés. Il y a quelques semaines, les extrémistes islamistes somaliens avaient fait part de leur intention de les juger pour "espionnage" selon la loi coranique.