Des bruits de fusillades ? Les rebelles du groupe islamiste somalien shebab ont annoncé samedi que des "Occidentaux" avaient attaqué au cours de la nuit l'une de leurs bases côtières à Barawe, à environ 180 km au sud de la capitale Mogadiscio, et avaient tué l'un de leurs combattants. Des habitants ont indiqué avoir été réveillés par le bruit de fusillades dans la nuit de vendredi à samedi.
Le colonel Abdikadir Mohamed, un responsable de la police à Mogadiscio, a jugé probable que les troupes soient américaines et aient visé un dirigeant étranger des Shebabs. "Ce que nous avons compris, c'est que des forces françaises ont blessé Abou Diyad, également connu comme Abou Ciyad, un dirigeant tchétchène shebab", a déclaré de son côté un responsable des forces de sécurité somaliennes.
On ne sait pas si cette offensive a un lien avec l'attaque contre un centre commercial de Nairobi, capitale du Kenya, il y a deux semaines, qui s'est soldée par la mort de 67 personnes, et dont le groupe Shebab, lié à Al Qaïda, a revendiqué la responsabilité.
Démentis occidentaux. A Paris, le ministère de la Défense a cependant rappelé que "l'état-major des armées n'avait pas de soldats présents en Somalie", et un porte-parole de l'état-major a précisé que "les armées n'avaient pas d'éléments présents au contact des Shebab".
L'Otan a lui aussi démenti toute implication dans cette opération tandis qu'un porte-parole de la Navfor, force navale européenne de lutte contre la piraterie, a nié toute implication dans la région.
Deux responsables d'ambassades occidentales dans la région ont refusé de commenter l'information.
Plusieurs marines occidentales effectuent régulièrement des patrouilles dans cette région au large de la Corne de l'Afrique et ont par le passé mené des interventions à terre à partir de navires de guerre.
Les Etats-Unis, qui passent sous silence leurs activités en Somalie, ont eu recours à des drones au cours des années récentes afin de tuer des activistes shebabs somaliens ou étrangers.
En janvier dernier, la DGSE a mené une opération héliportée d'exfiltration contre une base shebab dans un village du sud de la Somalie afin de libérer un agent enlevé en juillet 2009 à Mogadiscio. Deux soldats avaient été tués dans l'opération et les rebelles avaient annoncé par la suite avoir exécuté l'agent français.
Chassés de Mogadiscio, les rebelles islamistes tentent de maintenir leurs positions sur certains territoires face aux offensives menées par les forces kényanes, éthiopiennes ou de l'Union africaine.