L'ACTU. Une opération commando française menée par les services de la DGSE a échoué samedi à libérer un otage détenu en Somalie. Le bilan est lourd : un soldat français a été tué, un autre est porté disparu et Denis Allex, l'otage jusque là retenu par les islamistes, a probablement été assassiné par ses geôliers. Le colonel Thierry Jouan, qui a passé treize ans au sein du Service Action de la DGSE, a confié dimanche sa "tristesse" au micro d'Europe 1, bien qu'estimant que cette opération était "nécessaire".
• Une Opération nécessaire. "Je suis triste de cette opération, mais qui était cependant nécessaire", a confié dimanche, Thierry Jouan sur Europe 1. "Mon sentiment d'officier, commando et ex-DGSE, c'est que cette opération aurait dû être menée depuis longtemps", a-t-il cependant précisé. "Il ne faut pas oublier que notre camarade a été retenu en otage pendant trois ans dans des conditions absolument déplorables, lamentables, odieuses, affreuses".
Confiant avoir vécu "en captivité" pendant quatre semaines "avec les Khmers rouges", au Cambodge, le colonel comprend ce qu'a pu être le calvaire de Denis Allex : "je pense connaitre ce que notre camarade a pu ressentir tous les jours, à se dire 'est-ce que demain, je serais vivant'? Lui, a vécu cela pendant trois ans, sans voir peut-être la lumière".
• "Nous sommes face à une guerre". "Je suis triste mais c'est une force de la France que de montrer qu'on ne faiblit pas et que l'on n'a pas baissé les bras devant les terroristes" a poursuivi Thierry Jouan, avant de conclure sur un constat sans appel : "nous sommes face à une guerre contre le terrorisme, religieux ou non. Malheureusement, on ne peut pas maintenir un cap comme celui-là sans avoir de morts, c'est pas possible".