La justice suisse a condamné le groupe industriel français Alstom à verser 31,5 millions d'euros, dont 2 millions d'amende, dans plusieurs affaires de corruption, au terme de plusieurs années d'enquête dans une quinzaine de pays, ont annoncé mardi les autorités suisses. Le Ministère public de la Confédération (MPC, procureur fédéral) a condamné une filiale du groupe, Alstom Network Schweiz AG, à une amende de 2,5 millions de francs suisses et à une créance compensatrice de 36,4 millions, soit au total 38,9 millions de francs suisses (31,5 millions d'euros), selon un communiqué des autorités helvétiques publié mardi.
La filiale d'Alstom était accusée de versements de pots-de-vin à des agents publics en Lettonie, Tunisie et Malaisie. La filiale suisse d'Alstom, qui a renoncé à faire appel de cette décision, a également été condamnée à payer les frais de procédure d'environ 95.000 francs suisses (77.000 euros).
Selon la justice suisse, le groupe s'est rendu coupable en 2006 de corruption en Lettonie, dans le cadre d'un contrat avec la compagnie lettone d'énergie Latvenergo portant sur la rénovation de centrales électriques. En Tunisie, Alstom a conclu indirectement à la fin des années 1990 des contrats avec la Société tunisienne d'électricité et du gaz (STEG) qui ont donné lieu à des contrats de consultants avec des sociétés contrôlées par Slim Chiboub, l'un des gendres de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali.