La chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a appelé vendredi les Etats-Unis et la Chine, qui tentent d'affirmer leur influence dans un pays stratégiquement essentiel, à ne pas utiliser la Birmanie comme un "champ de bataille".
"Beaucoup de gens se demandent maintenant quelle sera la position de la Birmanie maintenant que nous commençons (...) à aller plus vers les Etats-Unis, et comment cela affectera nos relations avec la Chine", a-t-elle admis lors d'une conférence de presse à Bangkok.
"Je suis toujours très inquiète quand la Birmanie est vue comme un champ de bataille pour les Etats-Unis et la Chine", a ajouté la lauréate du prix Nobel de la paix, en marge du Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, pour son premier voyage à l'étranger depuis 24 ans.
"Ça ne devrait pas être le cas, (le pays) devrait être une zone d'harmonie pour ces deux grands pays", a-t-elle insisté, soulignant les "bonnes relations" de son pays avec Pékin depuis des décennies. La Chine est le premier investisseur étranger en Birmanie, où elle achète notamment son pétrole et son gaz naturel tout en profitant d'un accès sans égal au marché intérieur, inondé de produits chinois.