L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a revendiqué mardi le droit d'appeler son pays comme bon lui semble, après avoir reçu l'ordre de la commission électorale de l'appeler "Myanmar", son nom officiel, au lieu de "Burma" (Birmanie), hérité de l'époque coloniale.
Il y a une vingtaine d'années, la junte alors au pouvoir avait rebaptisé le pays en anglais "Myanmar", le nom birman restant inchangé. Elle estimait que l'ancien nom, outre sa connotation coloniale, favorisait la majorité ethnique "birmane" ou "bamar", aux dépends des nombreuses minorités du pays.
Mais le changement a fait l'objet depuis d'un combat politique, l'opposition se refusant à s'y plier. Vendredi, le régime a demandé à la députée de ne plus employer le mot "Burma" comme elle l'a fait tout au long de son voyage en Europe. Mais elle a refusé avec vigueur.
"Autant que je sache, il n'y a pas eu d'études sur la volonté du peuple lorsque cela a été changé", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse. "Il n'y a pas de loi sur comment appeler un pays", a-t-elle ajouté, relevant que Londres n'avait jamais émis d'objection à ce qu'elle utilise le mot Angleterre plutôt que Grande-Bretagne.
"Nous appelons la France Pyin Thit", a-t-elle ajouté. "Nous ne l'appelons pas +la France+", a-t-elle dit. "Je revendique le droit d'utiliser le mot que je veux car je crois en la démocratie".