Des frappes aériennes ont tué 58 personnes samedi dans la ville rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces raids, effectués par des avions qui n'ont pas été identifiés, ont visé un marché et plusieurs quartiers d'Idleb et ont blessé plusieurs dizaines de personnes, a précisé l'OSDH qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie. Un précédent bilan faisait état de 37 personnes tuées et au moins 90 blessées par ces raids. L'Observatoire n'était pas en mesure de confirmer dans l'immédiat le nombre de civils parmi les victimes ni l'origine de ces raids. Damas et son allié russe ont mené toutefois régulièrement des raids sur la province d'Idleb. "Les gens effectuaient leurs emplettes avant la fête de l'Aïd el-Adha la semaine prochaine, ce qui explique pourquoi les victimes sont si nombreuses", a précisé le responsable de l'OSDH, Rami Abdel Rahman.
Un photographe de l'AFP à Idleb a vu des hommes escalader des décombres, en sandales, pour aider à l'évacuation des blessés et des habitants couverts de poussière après l'effondrement de leur immeuble. Plus loin, il a vu un homme blessé à la tête s'éloigner d'un marché en flammes en tenant par la main un garçon pieds nus.
Accord russo-américain. Ces frappes interviennent au lendemain d'un accord russo-américain sur une trêve, approuvé samedi par le régime. Après des discussions marathon à Genève, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov, dont les pays soutiennent des camps opposés dans le conflit syrien, ont en effet annoncé un accord sur une trêve qui doit débuter lundi et coïncidera avec l'Aïd el-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice. Si l'accord est effectivement mis en place, les forces armées syriennes cesseront leurs bombardements sur les zones tenues par les rebelles et de l'aide humanitaire pourra être acheminée vers les civils.
La quasi-totalité de la province d'Idleb est contrôlée depuis 2015 par une coalition de rebelles et de djihadistes, appelée "Armée de la conquête", et elle est régulièrement visée par des raids aériens du régime et de son allié russe. Depuis 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 290.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié de la population.