C'est dans un contexte de violences accrues que Kofi Annan, l'émissaire international pour la Syrie, devait présenter jeudi soir aux 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de création d'un "groupe de contact" réunissant les puissances mondiales et régionales (Russie, Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Arabie saoudite, Turquie, Qatar et Iran) pour tenter de sauver son plan de paix. Car selon lui, il y a urgence : il craint que la crise en Syrie ne devienne "incontrôlable".
Kofi Annan a exigé de tous ses partenaires de "fortes pressions" contre le régime de Bachar al-Assad. Il espère avec ce "groupe de contacts" débloquer l'impasse dans laquelle le Conseil de sécurité est plongé depuis le double veto successif de la Chine et de la Russie à l'adoption d'une résolution condamnant la répression des manifestations d'opposants orchestrées par le pouvoir syrien.
La Russie veut une nouvelle réunion internationale
L'ancien secrétaire général de l'Onu devait s'efforcer notamment d'obtenir le soutien de la Russie, qui n'a pour l'heure pas indiqué son intention de se désolidariser de Bachar el-Assad, à l'idée d'une transition politique en Syrie.
En déplacement à Pékin, le ministre russe des Affaires étrangères a suggéré mercredi l'organisation d'une large réunion internationale sur la Syrie, avec comme objectif de soutenir le plan de paix en six points proposé en mars par Kofi Annan.
Nouveau massacre en Syrie
Cette nouvelle allocution de Kofi Annan intervient au lendemain de la dénonciation d'un nouveau massacre près de la ville de Hama. Selon l'opposition syrienne, une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été tuées mercredi, ce que le régime dément. L'émissaire de l'ONU a dit son "horreur" et sa "condamnation" après ce massacre. "Les responsables doivent être punis. Nous ne pouvons pas laisser les massacres devenir la réalité quotidienne en Syrie", a-t-il déclaré.
Après l'annonce de ces violences, le groupe de travail des Amis de la Syrie, qui regroupe de très nombreux pays dont les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, a appelé mercredi à de nouvelles sanctions économiques contre le pays et demandé notamment un embargo sur les armes.
Lors d'une réunion organisée mercredi à Istanbul, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a clairement évoqué la "Syrie démocratique de l'après-Assad", selon un responsable du département d'Etat.