Une cinquantaine de pays ont demandé officiellement lundi au Conseil de sécurité des Nations unies de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie, où plus de 60.000 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement contre le président syrien Bachar al Assad en mars 2011.
Les grandes puissances étant divisées sur la façon d'arrêter l'escalade de la violence en Syrie, les 15 membres du Conseil de sécurité ne devraient pas transmettre le dossier syrien à la CPI, qui a son siège à La Haye et qui n'est pas une organisation officielle de l'Onu. Le pouvoir syrien et les rebelles s'accusent mutuellement des atrocités commises mais les Nations unies estiment que la culpabilité du gouvernement et de ses alliés est plus forte que celle des rebelles. Le soulèvement, qui a commencé pacifiquement, s'est peu à peu transformé en guerre civile.
"Nous sommes d'avis que le Conseil de sécurité s'assure qu'il soit répondu des crimes qui semblent avoir été et continuent d'être commis en République arabe syrienne et adresse un signal clair aux autorités syriennes", lit-on dans la lettre envoyée par la Suisse pour le compte de 57 Etats. "La situation sur le terrain est de plus en plus désespérée avec des attaques contre la population civile, commettre des atrocités étant devenu pratiquement la norme", ajoutent les signataires, soutenus notamment par la France et le Royaume-Uni, membres permanent du Conseil de sécurité.