Tensions au Proche-Orient. L'annonce n'est pas officielle mais du côté israélien, on le confirme implicitement. L'Etat hébreu a bel et bien procédé à deux raids aériens successifs dans la nuit de jeudi à vendredi frappant, dans la banlieue de Damas, deux sites soupçonnés d'abriter des armes en provenance d'Iran et destinées, selon Israël, au mouvement Hezbollah libanais. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon s'est déclaré, dans la nuit de dimanche à lundi, très préoccupé tout comme Moscou. L'Iran s'est également dit prêt officiellement à entraîner l'armée syrienne. L'Egypte, l'Algérie, la Ligue arabe condamnent cette attaque.
Au moins quinze soldats syriens ont été tués et le sort de dizaines d'autres est inconnu après ce raid, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Une réunion du cabinet de Netanyahou. Le premier ministre, Benjamin Netanyahou a maintenu son voyage officiel en Chine, ce qui montre qu'il n'envisage pas d'escalade majeure dans les prochains jours. Mais avant de s'envoler pour "l'Empire du milieu", il a convoqué dimanche soir un cabinet restreint de sécurité pendant au moins trois heures, signe que l'Etat hébreu, n'écarte aucune possibilité.
"Etat d'alerte". Des mesures de précautions ont été prises : deux batteries anti-missiles "Iron dome" ont été déployées dans le nord du pays en prévision d'éventuelles tirs de roquettes en représailles. L'espace aérien a été fermé dans le nord d'Israël jusqu'au 9 mai. Lundi matin, les journaux titrent sur l'état d'alerte dans lequel se trouve l'armée israélienne. Les reportages, auprès de la population à la frontière, montrent que les habitants ne cèdent pas à la panique mais ne savent pas vraiment sur quel pied danser. Elle ne sait pas s'il faut rouvrir les abris et en attendant, elle se précipite sur les distributions de masques à gaz.
Les analystes ne s'attendent pas réellement à une réponse du régime syrien déjà bien occupé avec la guerre civile qui déchire le pays et qui a déjà fait plus de 70.000 morts. Mais ils envisagent plutôt des représailles du Hezbollah libanais, voire de l'Iran. Pour l'heure, l'Etat hébreu s'efforce d'envoyer des messages d'apaisement en refusant de confirmer être à l'origine des tirs et de les commenter. Mais un responsable israélien affirme que s'il n'a "aucun intérêt" à ce que la situation dégénère, le pays continuera à agir selon "sa politique" et "sa ligne rouge". Il fera tout pour empêcher le transfert d'armes sophistiquées au Hezbollah chiite libanais.
De son côté, la télévision syrienne a annoncé en soirée que "les missiles étaient prêts à frapper des cibles précises en cas de violation", sans plus de précisions.
L'Amérique invoque le droit de se protéger. Les Etats-Unis, le principal allié d'Israël, étaient-ils au courant de ces frappes qui bouleversent l'équilibre de la région ? Non, répond un responsable de la sécurité américaine, sous couvert de l'anonymat. Mais Barack Obama a estimé "justifié" que les Israéliens cherchent à "se protéger contre le transfert d'armes sophistiquées à des organisations terroristes comme le Hezbollah".