Les Syriens sont nombreux à tenter de fuir leur pays en raison de l’intensité et de l’étendue des combats à travers le pays, et notamment à Alep, la ville bombardée depuis maintenant trois jours par l'armée syrienne. Selon l'ONU près de 200.000 Syriens ont fui la deuxième ville du pays pendant le week-end.
"Il n'y a plus rien"
Dans le pays, des centaines de milliers de personnes seraient en fuite, certaines sans aucun endroit où aller, comme cette femme interrogée par Europe 1, qui vient de quitter un des quartiers d'Alep. "Les avions ou les hélicoptères frappent tous les jours. Tout est fermé, il n'y a plus rien. Moi, j'ai tout abandonné, j'ai quitté ma maison avec une seule valise. On va essayer de rejoindre le prochain village mais on ne connait personne", s'inquiète-t-elle.
Des experts de la Commission européenne s'exprimant sous couvert d'anonymat ont précisé que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) fournissait officiellement de l'aide à 120.000 réfugiés, mais que le "nombre réel est beaucoup plus élevé". Selon les experts européens, trois réfugiés sur quatre sont des femmes et des enfants qui sont partis avec les seuls vêtements qu'ils portaient sur eux.
2.000 syriens chaque jour à la frontière jordanienne
Certains Syriens parviennent à accéder à la frontière jordanienne où ils seraient entre 1.000 et 2.000 à affluer chaque jour. C’est pour "assurer la sécurité aux réfugiés" que la Jordanie qu’un camp officiel a été ouvert dimanche, dixit le ministre des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh. Il s’agit du premier du genre créé depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011.
Le camp de Zaatari, situé à Mafraq, près de la frontière avec la Syrie, peut accueillir jusqu'à 120.000 réfugiés. Un premier groupe de 500 personnes installé dans un complexe résidentiel gardé par l'armée près de la ville frontalière de Ramtha devrait être transféré vers le camp de Zaatari dimanche.
36.000 réfugiés recensés par l'ONU
D’après le ministre, plus de 142.000 Syriens seraient actuellement dans le pays. 36.000 ont d’ores et déjà été enregistrés auprès des Nations unies en tant que réfugiés. La plupart sont accueillis par des proches vivant dans le nord frontalier du pays.
D’autres n’ont pas la chance de pouvoir traverser la frontière. C’est ainsi qu’un enfant syrien de trois ans est mort vendredi après avoir été touché par des tirs des troupes du régime de Bachar al-Assad alors qu'il tentait de passer avec sa famille en Jordanie voisine pour fuir les violences. "Les soldats jordaniens tentaient de les protéger afin qu'ils passent la frontière lorsque l'armée syrienne a ouvert le feu sur eux. L'armée jordanienne a répliqué et leur a permis de traverser", a expliqué Zayed Hammad, président de l'association caritative islamique Kitab wal Sunna.