L'INFO. Barack Obama avait établi une "ligne rouge". Elle a bien été franchie, selon lui. Pour la première fois, la Maison-Blanche a reconnu jeudi que le régime syrien avait eu recours à son stock d'armes chimiques dans des attaques qui ont fait jusqu'à 150 morts. L'administration a affirmé que ce développement changeait "l'équation" du président Barack Obama. La présidence américaine s'est toutefois abstenue d'annoncer dans l'immédiat une décision d'armer les rebelles face au pouvoir du président Bachar al-Assad, évoquant une augmentation de l'aide non-létale et assurant qu'elle prendrait "des décisions à (son) propre rythme".
US : 100 à 150 personnes mortes en Syrie à cause du gaz Sarin. Ligne rouge franchie. Fourniture d'armes éventuelle sera discutée au Congrès.— Géraldine Woessner (@GeWoessner) 13 juin 2013
Du gaz sarin. La Maison-Blanche a reçu des informations en provenance des renseignements américains. "Après un examen délibératif, nos services de renseignement jugent que le régime d'Assad a eu recours à des armes chimiques, notamment du gaz innervant sarin, à une échelle réduite et à plusieurs reprises contre l'opposition au cours de l'année écoulée", a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint de Barack Obama à la sécurité nationale chargé des communications stratégiques. "Nos services de renseignement ont pleine confiance en ce cette évaluation étant donné les multiples sources d'information indépendantes", a-t-il précisé, alors que la France, par l'intermédiaire de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, avait confirmé, le 4 juin dernier, que du gaz sarin avait bien été utilisé par Bachar al-Assad.
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Un bilan "incomplet". L'administration américaine estime que 100 à 150 personnes ont succombé à ce jour à des attaques chimiques identifiées en Syrie, "bien que le bilan soit probablement incomplet", a affirmé Ben Rhodes. "Même si le nombre de victimes dans ces attaques ne représente qu'une petite fraction des pertes en vie humaines catastrophiques en Syrie, qui dépassent désormais plus de 90.000 morts, le recours à des armes chimiques viole les règles internationales et franchit clairement des lignes rouges qui existent depuis des décennies au sein de la communauté internationale", a-t-il affirmé en faisant allusion à la ligne rouge établir par le président américaine
Un soutien accru aux rebelles. "Le président (Obama) a affirmé que le recours à des armes chimiques changerait son équation, et c'est le cas", a assuré Ben Rhodes, en révélant que "le président a augmenté l'étendue de l'aide non-létale à l'opposition civile, et aussi autorisé l'augmentation de notre aide" à la direction des opérations armées des rebelles.
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Ben Rhodes a par ailleurs affirmé que la Maison-Blanche n'était pas encore parvenue à une décision sur l'imposition ou pas d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie. Il a toutefois indiqué que les Etats-Unis allaient fournir un "soutien militaire" aux rebelles syriens, sans aller jusqu'à parler de livraisons d'armes, un pas que Washington s'est jusqu'ici refusé à franchir.