L’INFO. Les experts internationaux ont supervisé dimanche la destruction des premières têtes de missiles, de bombes et d'équipements visant à fabriquer des armes chimiques. Cette opération est menée en application d'une résolution de l'ONU votée après une attaque chimique particulièrement meurtrière dans ce pays dévasté par la guerre.
Quelle quantité d’armes à détruire ? Les experts ont pour mission de détruire un arsenal estimé à mille tonnes, dont des centaines de gaz moutarde ou encore de gaz sarin, réparties dans des dizaines de sites, le tout dans un pays en guerre, une première pour une mission de désarmement chimique, qui s’annonce complexe.
Les deux équipes d'experts, arrivés mardi en Syrie, s'emploient aussi à "surveiller, vérifier et rapporter" la concordance des informations fournies par le gouvernement syrien avec la situation réelle de son arsenal chimique. Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon devrait adresser lundi un rapport au Conseil de sécurité, présentant en détail la logistique de ce qui est considéré comme la plus importante et la plus dangereuse opération du genre, compte tenu du conflit en cours en Syrie.
Comment les détruire ? Les experts ont supervisé des personnels syriens qui "ont utilisé des lances thermiques et des meuleuses pour détruire ou mettre hors d'usage une série de matériels", indique un communiqué publié à New York par les Nations unies et par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
"Le processus de destruction et de démantèlement est mené par les Syriens, sous la supervision de notre équipe, qui vérifiera et confirmera ensuite que cela a été fait de façon appropriée", avait indiqué plus tôt une source au sein de l'équipe OIAC-ONU.
Quel soutien du côté syrien ? Plus de deux ans et demi après le début du conflit, déclenché en mars 2011 par une contestation pacifique qui s'est ensuite militarisée face à la répression, le président Bachar al-Assad a de nouveau admis avoir commis des "erreurs". Le dirigeant s'est engagé par ailleurs à faciliter le travail des experts en armes chimiques, dans une interview au Der Spiegel. Dans son interview au Spiegel, il a nié encore une fois toute responsabilité dans cette attaque.
De leur côté, les Etats-Unis tentent de maintenir l’apaisement. Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a même salué, dimanche, cette première opération de destruction de l'arsenal chimique et a rendu hommage au "consentement" de Damas. "Le processus a démarré en un temps record et nous en sommes reconnaissants à la Russie, pour sa coopération, mais bien entendu aussi envers la Syrie, pour son consentement", a-t-il déclaré.