Alors que Bachar al-Assad a averti la France d’éventuelles répercussions en cas d'intervention en Syrie et que François Hollande a réaffirmé sa "détermination", la base militaire d'Istres, elle, se prépare, non sans inquiétude.
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"Qu'on laisse la France en dehors de tout ça". Depuis les fenêtres de sa résidence, Karine femme de militaire, observe avec inquiétude le ballet des Mirage 2000 à l'entrainement. Son époux a soutenu l'opération Serval au Mali, mais cette fois, ni lui, ni la plupart des soldats, ne comprennent l'intérêt de frapper la Syrie. La jeune femme estime en effet que la France n'a pas le budget pour intervenir militairement.
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"Mon époux ne voudrait pas y aller. Qu'on laisse la France en dehors des problèmes de la Syrie. On n'arrive déjà pas à entretenir nos propres avions. Si on les envoie au combat, et que l'on a déjà plus d'argent, ni pour les entretenir, ni pour mettre une bombe, ce n'est pas la peine. C'est dangereux, ils ont des armes chimiques et la France n'a pas les moyens de se battre", insiste Karine au micro d'Europe 1.
"Nous ne voulons pas que nos militaires aillent se faire tuer". Un sentiment partagé par Evelyne Ferrer, une ancienne militaire de la base, qui juge trop risquée une intervention en Syrie, même avec des frappes chirurgicales. Bachar al-Assad a en effet proféré des menaces prises très au sérieux par la France. Pour certains experts, une intervention occidentale pourrait se traduire par des actions contre des ambassades ou des ressortissants français au Moyen-Orient, particulièrement au Liban.
"Nous ne voulons pas que nos militaires aillent se faire tuer pour rien. Parce que ça ne changera rien en fin de compte. François Hollande ne devrait pas se jeter à corps perdu. Au lieu de faire briller son égo, de briller sur la scène internationale, il ferait mieux de briller au niveau de son pays, pour régler les problèmes quotidien des Français", commente-t-elle au micro d'Europe 1.