Jamais les djihadistes ne s’étaient autant approchés de Damas. Des combattants de l’organisation Etat islamique (EI) ont attaqué mercredi le camp palestinien de Yarmouk, le plus grand de Syrie. Ils se sont emparés de "la plus grande partie" de ce camp, situé à seulement 7 kilomètres au sud de Damas, la capitale.
Un assaut éclair. Dans le camp de Yarmouk, constitué d’immeubles et de ruelles, vivent des réfugiés palestiniens arrivés depuis 1957 en Syrie. Pour cet assaut éclair, les djihadistes se sont infiltrés dans le camp depuis le village voisin de Hajar al-Aswad, tenu par les rebelles. D’après un habitant du camp, l’EI aurait lancé cette attaque après l’arrestation de deux de ses membres par les factions qui dirigent actuellement le camp. Au moins deux personnes auraient perdu la vie dans les combats.
Des habitants assiégés et affamés. L’armée syrienne a répliqué en envoyant l’aviation et en bombardant à l’artillerie ce camp qu’elle assiège et affame depuis 2013, soit bien avant l’attaque des djihadistes. Des groupes armés palestiniens opposés au régime de Damas y ont en effet trouvé refuge. Et les habitants souffrent de pénuries d’eau, de nourriture et de médicaments. Résultat : alors qu’au début du conflit, le camp de Yarmouk comptait 160.000 habitants, ils ne sont plus que 18.000 actuellement .
Un poste frontalier avec la Jordanie. Ailleurs en Syrie, les lignes de front continuent à bouger. Des groupes rebelles ont pris le contrôle mercredi d’un poste frontalier avec la Jordanie, le dernier encore aux mains des forces loyales au régime de Bachar al-Assad. L’assaut a été mené par des groupes rebelles modérés et par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Pour les rebelles, la victoire est de taille, puisqu’elle signifie, comme l’explique le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, qu’il n’y a désormais "plus de présence gouvernementale syrienne à la frontière jordanienne".
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