# L’ESSENTIEL
- L'Iran prévient les Etats-Unis
- Jean-François Copé veut "attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU"
- Poutine demande aux Etats-Unis de fournir des preuves de l'emploi d'armes chimiques
- La Syrie s'attend à une attaque "à tout moment"
- Obama se dit favorable à une attaque limitée en Syrie
#LA DIPLOMATIE
• L'Iran met en garde les Etats-Unis. Le chef des Gardiens de la révolution islamique, l'armée d'élite du régime iranien, a mis en garde samedi contre une intervention militaire américaine en Syrie, affirmant qu'elle provoquerait des réactions "au-delà" des frontières de ce pays. "Le fait que les Américains croient qu'une intervention militaire sera limitée à l'intérieur des frontières de la Syrie est une illusion, elle provoquera des réactions au-delà de ce pays", a déclaré le commandant Mohammad Ali Jafari.
• Copé veut jouer la montre. "Avant toute décision, il faut attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU, le syndrome irakien est présent dans tous les esprits", estime le président de l'UMP sur le site de Sud Ouest. L'analyse des échantillons collectés par les inspecteurs de l'ONU pourrait prendre jusqu'à deux semaines. "Si et seulement si l'utilisation des armes chimiques est établie, une intervention ciblée et limitée dont l'objectif ne serait pas le renversement du régime", ajoute Jean-François Copé.
• Poutine hausse le ton. Le chef du Kremlin a demandé samedi aux Etats-Unis de présenter au Conseil de sécurité des Nations unies les preuves dont ils disposaient pour établir la responsabilité du pouvoir syrien dans les attaques chimiques supposées. Poutine estime qu'une action militaire américaine sans autorisation du Conseil de sécurité de l'Onu serait "extrêmement regrettable". Le président russe pense que le sommet du G20 qui doit se tenir la semaine prochaine à Saint-Pétersbourg pourrait être l'occasion de discuter de la crise syrienne.
• Damas s'attend à une attaque "à tout moment". La Syrie s'attend à une frappe occidentale contre son territoire "à tout moment", a affirmé samedi un haut responsable des services syriens de sécurité. "Nous nous attendons à une agression à tout moment et nous sommes prêts à riposter également à tout moment", a souligné ce responsable. Fort de l'appui de la Russie, Bachar al-Assad, qui avait déjà démenti les accusations "insensées" de recours aux armes chimiques, a martelé que la Syrie était "déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux", assimilant une nouvelle fois la rébellion à du "terrorisme". Vendredi, le gouvernement syrien a refusé "tout rapport partiel" sur un éventuel recours à des armes chimiques près de Damas.
• Obama n'a pas pris de "décision finale". Le président Barack Obama a affirmé vendredi qu'il n'avait pas encore pris de "décision finale" dans le dossier syrien, mais évoqué une action "limitée" des Etats-Unis pour punir le régime Assad d'avoir utilisé ses armes chimiques. Assurant qu'un recours à de tels armes menaçait la sécurité nationale américaine, le dirigeant a également fait valoir que le monde ne pouvait pas accepter que des femmes et des enfants soient gazés, après la publication d'un rapport du renseignement américain avançant le nombre de 1.429 morts dans une telle attaque due au régime syrien près de Damas le 21 août.
#SUR LE TERRAIN
• Les enquêteurs de l'ONU ont quitté la Syrie. Les experts en armes chimiques de l'Onu ont quitté samedi matin Damas et sont arrivés au Liban. L'équipe a collecté des échantillons et réuni des témoignages sur les sites de l'attaque chimique présumée du 21 août dernier dans des banlieues de la capitale syrienne. Les analyses de ces échantillons pourraient prendre jusqu'à deux semaines, a indiqué le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
• Des preuves collectées par les Etats-Unis. Les Etats-Unis ont rassemblé depuis une semaine des renseignements et informations sur l'attaque chimique. Lors de la conférence téléphonique de jeudi soir, la Maison-Blanche a indiqué au Congrès "qu'il ne faisait aucun doute que des armes chimiques avaient été utilisées, et utilisées intentionnellement par le régime Assad", selon le responsable du Congrès, le démocrate Eliot Engel.
• Des renforts militaires dans la zone. Le Pentagone a déployé un destroyer supplémentaire face aux côtes syriennes, portant temporairement à cinq le nombre de navires équipés de missiles de croisière en Méditerranée orientale. Le Royaume-Uni a déployé six avions de chasse Typhoon sur l'une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres seulement des côtes syriennes. A Damas, les forces armées syriennes ont été repositionnées hors de leurs postes de commandement, et les habitants se préparaient au pire, certains pliant bagages, d'autres subissant des contrôles renforcés à des barrages routiers.