Le texte a valeur de symbole. Alors que l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution condamnant la répression en Syrie, le bombardement des villes rebelles, notamment Homs, a redoublé de violence vendredi.
"C'est les bombardements les plus violents depuis 14 jours. C'est incroyable, c'est d'une violence extrême, on n'a jamais connu ça. C'est en moyenne quatre roquettes tirées par minute", a affirmé Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne.
Depuis deux semaines, le pouvoir a décidé de multiplier les opérations punitives pour en finir avec les révolutionnaires. Les roquettes tombent toute la journée, parfois une par minute. L'armée a pilonné à la roquette Hama, dans le centre du pays et renforcé sa présence à Deraa, dans le sud. Pour la seule journée de jeudi, 41 personnes ont trouvé la mort, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Des manifestations attendues vendredi
Les militants pro-démocratie ont appelé les Syriens à manifester en masse vendredi. "Nous ne resterons pas les bras croisés face aux attaques des gangs de la sécurité et des chabbiha (milices fidèles au régime). Dès aujourd'hui, nous allons leur rendre la pareille", ont-ils écrit sur leur page Facebook "Syrian Revolution 2011".
Votée à la quasi-unanimité, par 137 pays sur 193, la résolution ne changera vraisemblablement pas la donne. Pour avoir une valeur contraignante, le texte aurait dû être voté par le Conseil de sécurité. Résultat : aucune sanction ne pourra être prise contre la Syrie si le président Bachar al-Assad n'applique pas les recommandations votées à l'ONU.
"Des crimes contre l'humanité ont lieu en Syrie"
La perspective d'une intervention militaire reste plus que jamais incertaine. "Les exemples de l'envoi des casques bleus au Kosovo qui n'a été validé par l'Onu qu'a posteriori, ou même celui de la Corée en 1951 laissent certains rêver d'une intervention "semi-légale" - en réalité totalement hors du droit international - qui pourrait notamment s'appuyer moralement sur cette résolution de l'Assemblée générale", souligne Le Nouvel Observateur.
Le texte envoie cependant un "message clair et sans équivoque de la communauté internationale à la Syrie", affirme Jose Luis Diaz, représentant d'Amnesty International auprès de l'ONU. "Des crimes contre l'humanité ont lieu en Syrie. Alors que la Russie et une poignée d'Etats continuent de protéger la Syrie, le résultat du vote montre à quel point ils sont de plus en plus isolés", a-t-il conclu.