Après des semaines de blocage, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté mercredi une déclaration condamnant la répression meurtrière des manifestations d'opposition par les autorités syriennes.
Que la Syrie se conforme aux obligations internationales
Le texte ne comprend aucune référence à une enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la répression menée depuis mars par le gouvernement syrien, comme l'avaient demandé la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal. Il demande en revanche que les responsables de la répression, qui aurait déjà fait 1.600 morts, "rendent des comptes".
"Le Conseil de sécurité appelle les autorités syriennes à respecter pleinement les droits de l'homme et à se conformer à leurs obligations internationales", ajoute la déclaration, qui appelle le régime de Bachar al-Assad à "coopérer" avec le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
Il s’agit de l'initiative la plus forte du Conseil de depuis le début du soulèvement contre le président syrien, Bachar al-Assad il y a cinq mois. Cette déclaration reste toutefois moins contraignante qu'une résolution.
Paris salue un "tournant" de l'ONU
Le Liban, membre non permanent du Conseil, s'est dissocié de la déclaration pour ne pas bloquer l'adoption du texte. Un diplomate libanais a dit estimer que la déclaration "n'aiderait pas" à mettre fin à la crise.
De son côté, la France, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a salué mercredi "un tournant dans l'attitude de la communauté internationale". Désormais, il "revient aux autorités syriennes de cesser d'utiliser la force contre les manifestations pacifiques et de mettre en oeuvre les réformes indispensables pour répondre aux aspirations légitimes du peuple syrien", a estimé Alain Juppé.
Les Etats-Unis ont, quant à eux, estimé que le président syrien Bachar al-Assad n'est pas "indispensable" à la stabilité de la région. "Les Etats-Unis n'ont rien à attendre d'un maintien au pouvoir d'Assad. Nous ne voulons pas le voir rester en Syrie pour des questions de stabilité. Nous le considérons au contraire comme une source d'instabilité" pour son pays, a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney. Et, a-t-il renchéri, le président syrien est "incapable" de répondre aux aspirations du peuple syrien.