Alors que les quinze membres permanents du Conseil de sécurité se sont réunis mardi pour examiner un nouveau projet de résolution concernant la Syrie, la Ligue arabe, Hillary Clinton puis Alain Juppé ont fait entendre leur voix à la tribune de l'ONU dans la soirée. Avec des mots très durs pour qualifier le régime de Bachar al-Assad.
Le Conseil de sécurité doit sortir de son "silence scandaleux", a lancé le chef de la diplomatie française Alain Juppé. "Le règne de terreur d'Assad va prendre fin", a prévenu l'Américaine Hillary Clinton. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Elarabi a appelé de ses vœux des "mesures rapides et décisives".
Damas fera face à ses "ennemis"
Réponse de la Syrie : Damas fera face à ses "ennemis", a assuré l'ambassadeur syrien à l'ONU
Le projet de résolution examiné mardi, défendu à la fois par les Européens et les Américains, prévoit le transfert de l'autorité de Bachar al-Assad à son vice-président avant la formation d'un gouvernement d'union et la fin "de toutes les violations des droits de l'Homme et attaques contre ceux qui exercent leur droit à la liberté d'expression".
Aucun vote n'était prévu mardi, ont rapporté des diplomates. Mais pour Alain Juppé, il y a "une chance" de parvenir dans les prochains jours à un accord sur un projet de résolution sur la Syrie. "De ce que j'ai entendu, je retire l'idée que ce n'est pas complètement impossible", a-t-il assuré. Le ministre français des Affaires étrangères a fait valoir que dans son discours devant le Conseil le représentant russe "avait indiqué qu'il y avait dans la résolution des éléments intéressants et que la Russie était prête à en discuter". "Il faut éviter l'opposition russe, c'est la feuille de route des prochains jours". "Il y a une fenêtre, ce n'est pas fermé", a-t-il estimé. Autre opposant : la Chine.
Pour des sanctions plus dures
Ce projet de résolution reprend les grandes lignes du plan de la Ligue arabe annoncé il y a une semaine. Sa dernière version donne quelques gages à la Russie, soulignant la nécessité de résoudre la crise "de manière pacifique" et précisant condamner "toute violence, d'où quelle vienne", des ajouts jugés pour l'instant insuffisants par Moscou.
La communauté internationale s'est contentée jusqu'à présent de diverses sanctions. Un embargo pétrolier a été annoncé par l'Union européenne et les Etats-Unis, tandis que la Ligue arabe a interrompu fin novembre ses transactions commerciales avec le régime de Damas.
Depuis le début de la révolte populaire en mars 2011, les opposants au régime de Bachar al-Assad sont victimes d'une répression violente. Au moins 400 personnes ont péri lors de la dernière semaine dans les violences. François Clauss, qui s'est rendu en Syrie pour Europe 1 témoigne mercredi : " les combats font désormais rages aux portes de Damas". Selon un rapporteur de la Ligue arabe, un général de l'armée syrienne aurait déclaré : " le pouvoir est prêt à écraser, comme des mouches, tous les terroristes".