Depuis dimanche dernier, les Syriens peuvent écouter une nouvelle radio. Elle s’appelle Hiya, "elle" en arabe. Une radio pas comme les autres, une radio clandestine d'opposition qui émet depuis une ville turque proche de la Syrie.
Derrière ce projet se trouve un homme : Renaud Helfer Aubrac, le petit-fils des deux grands résistants français : Raymond et Lucie Aubrac. "Pour mes grands-parents, la devise c’était : travail, ténacité, audace", confie-t-il au micro d’Europe 1. Une maxime à laquelle il tente de coller au plus près.
Une radio 100% féminine. L’important, selon lui, "est de remettre des voix féminines au cœur de la Syrie", car Hiya est une radio 100% féminine. "Maintenant, c’est à elles de maintenir l’outil et aux hommes démocratiques de les défendre", ajoute le petit-fils des résistants, qui précise que les journalistes syriennes qu’il a pu rencontrer "ont envie de se battre pour ne pas être engoncées entre un régime totalitaire et des obscurantistes religieux".
"Si elle est menacée, on range tout". Renaud Helfer Aubrac s’y connait en radio libre. "Premièrement, les radios franchissent les lignes de front, alors qu’acheter la presse, c’est beaucoup plus dangereux », explique-t-il. "La radio libre, c’est beaucoup plus simple : si elle est menacée, on fait une émission de deux heures, trois heures, puis on range tout, on met l’émetteur dans un pick-up et on va s’installer sur la colline d’à côté", raconte Renaud Helfer Aubrac.
La radio Hiya est diffusée partout en Syrie, de Damas à Alep. Renaud Helfer Aubrac lui est rentré en France, après avoir lancé le projet. Il n’intervient pas sur l’antenne ou sur le choix des programmes, car, pour lui, cette radio résistante, doit avant tout est indépendante.