L’escalade de la violence s’intensifie en Syrie. Les milliers de manifestants qui protestaient vendredi contre le régime dans différentes villes du pays ont été la cible de tirs, faisant au moins 12 morts selon des militants.
Des tirs pour disperser les manifestants
Le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel Rahmane, a de son côté fait état d'un nombre indéterminé de "victimes" parmi les protestataires à Banias, dans l’ouest du pays.
"Il y a eu des tirs nourris pour disperser deux manifestations à Banias", a-t-il expliqué, précisant que "les forces de sécurité ont pourchassé les manifestants jusque dans les ruelles".
Une mobilisation qui ne faiblit pas
Comme chaque vendredi, les militants pro-démocratie étaient mobilisés en cette journée dédiée à un héros de la révolte syrienne contre le mandat français (1920-1946), Saleh al-Ali.
Le militant des Droits de l’homme, Abdallah al-Khalil a affirmé qu'environ 2.500 personnes ont défilé à Tabqa, dans le nord du pays. Le militant Hassan Berro a pour sa part rapporté que des rassemblements avaient réuni plus de 3.000 manifestants à Amouda, une autre ville située dans le nord, des manifestants qui réclamaient liberté, démocratie et reconnaissance constitutionnelle du peuple kurde.
Fait rare, l'agence officielle syrienne Sana a elle-même évoqué des "rassemblements" dans plusieurs villes, dont Damas, Hama et Deir Ezzor.
La pression internationale s’accentue
Sur le plan diplomatique, la France et l'Allemagne ont demandé vendredi un renforcement des sanctions internationales à l'encontre du régime de Damas. "La France, main dans la main avec l'Allemagne, plaide pour un renforcement des sanctions à l'endroit des autorités syriennes qui conduisent une action, une répression intolérable et inadmissible à l'endroit de la population", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Jeudi, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui a pu s'entretenir par téléphone avec Bachar al-Assad, avait exhorté le président syrien à "cesser les tueries" dans son pays et à engager le dialogue avec l'opposition.
Lors des manifestations de vendredi dernier, plus de 25 manifestants avaient été tués par les troupes appuyées par des hélicoptères. La répression menée par l'armée a déjà poussé 10.000 personnes à se réfugier en Turquie.