Après la société Amésys en Libye, accusée d’avoir fourni des logiciels de surveillance à Kadhafi, une autre entreprise française, Qosmos est dans le collimateur des organisations humanitaires. En cause, des faits similaires, commis en Syrie cette fois. La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) vont déposer plainte mercredi contre cette société, accusée d'avoir fourni du matériel de surveillance informatique au régime de Bachar al-Assad.
De son côté, Me Benoît Chabert, l'avocat de la société, joint par Europe 1, assure qu'il n'y "jamais eu de contrats entre Qosmos et la Syrie". En novembre 2011, un dirigeant de l'entreprise avait clairement indiqué qu’elle se retirait d’un projet qui avait comme client la Syrie.
Du matériel utiliser pour réprimer l’opposition
Dans sa plainte, la FIDH souligne qu'il "apparaît que la société Qosmos a été, à plusieurs reprises, mise en cause pour avoir contribué à fournir au régime syrien le matériel de surveillance électronique nécessaire à la répression de toute opposition politique ou intellectuelle", écrit Me Patrick Baudouin, l'avocat de l'organisation.
Me Baudouin demande au parquet de "prendre l'initiative d'ouvrir une enquête préliminaire ou une information judiciaire" sur la question. "Il a un délai de 3 mois, à défaut, nous nous réservons la possibilité de déposer plainte avec constitution de partie civile", afin qu'un juge soit désigné, a-t-il précisé.
Qosmos "répondra sereinement à toutes les questions"
Sur son site internet, Qosmos explique fournir "une technologie d'Intelligence Réseau qui identifie et analyse en temps réel les données qui transitent sur les réseaux". Sa technologie "rend possible une analyse précise et exhaustive de l'activité des réseaux en temps réel". Un matériel très utile pour qui souhaite obtenir "une visibilité sans précédent sur le trafic réseau".
La société a rapidement répliqué aux attaques dont elle fait l'objet. "Qosmos est une société transparente. Elle n'a rien à cacher. On répondra sereinement à toutes les questions qui seront posées si une enquête est diligentée", a expliqué Me Benoît Chabert, l'avocat de la société, au micro d'Europe 1. Et celui-ci de conclure : "Qosmos n'a rien à se reprocher".