L'INFO. Le président américain Barack Obama a pris le monde par surprise samedi en annonçant sa décision de principe de frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme. Juste avant cette déclaration présidentielle, que personne à Washington n'avait anticipée, la Syrie avait martelé que son armée était "mobilisée", le "doigt sur la gâchette" face à l'éventualité d'une frappe. Les alliés russe et iranien de Damas avaient même renouvelé leurs mises en garde aux Etats-Unis.
"Pas d'action dans la durée". "Le régime d'Assad doit être puni pour son utilisation d'armes chimiques", a lancé le président américain. "Les Etats-Unis doivent mener à bien une action militaire à l'encontre de cibles syriennes", a-t-il ajouté. "Il s'agit d'une action ciblée. Il n'y aura pas d'action dans la durée ni de soldats au sol", a encore précisé Barack Obama.
Une intervention "demain" ou "dans un mois". Quand Barack Obama lancera-t-il l'opération ? "Nous sommes prêts à frapper. La décision peut intervenir demain, la semaine prochaine ou dans un mois", s'est borné à déclarer le président américain. Une chose est sûre : il est déterminé. "Quel message faisons-nous passer si on laisse un dictateur tuer des citoyens, des enfants, avec des armes chimiques ?"
Obama demande l'appui du Congrès. "Seul au monde", comme l'a jugé la politologue Nicole Bacharan dans son analyse sur Europe 1, Barack Obama a décidé d'appuyer sa décision par un vote du Congrès. "Je dois me rappeler que nous sommes la démocratie constitutionnelle la plus ancienne du monde", a-t-il expliqué en préambule. "J'ai décidé de demander l'avis du Congrès, qui tiendra un vote dès la reprise de ses travaux", a ajouté Barack Obama. "Notre pays sera plus fort si nous passons d'abord par le Congrès. On ne peut pas agir à la légère", a-t-il encore dit.
Pourquoi la décision d'Obama est risquée. En choisissant de demander samedi le soutien du Congrès à une intervention militaire en Syrie, Barack Obama prend un risque. Le Sénat, majoritairement démocrate, devrait s'aligner sur son initiative. En revanche, ce sont les républicains qui contrôlent la Chambre des représentants. Or, les relations entre la Maison blanche et le Capitole sont passablement compliquées, comme l'ont montré les débats récents sur les armes à feu, le budget ou la réforme de l'immigration.
Débat dès le 9 septembre. Dans la foulée de l'allocution présidentielle, les responsables républicains de la Chambre des représentants ont précisé que le débat sur une éventuelle intervention militaire américaine en Syrie débutera le lundi 9 septembre. "Nous sommes satisfaits que le président demande l'autorisation pour une intervention militaire en Syrie", ont déclaré John Boehner, président de la Chambre, et les autres dirigeants républicains dans un communiqué.
Obama reçoit le soutien de Cameron. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui a subi un camouflet jeudi devant son Parlement, a écrit samedi soir sur son compte Twitter "comprendre et soutenir la position" du président Obama qui a décidé de solliciter le feu vert du Congrès pour une action militaire en Syrie.
I understand and support Barack Obama's position on #Syria.— David Cameron (@David_Cameron) August 31, 2013